Symbole de l’Amérique, comme le hamburger ou la Statue de la Liberté, le pick-up est lui aussi en voie d’électrification. Et l’un des fers de lance actuels du mouvement est le Ford F150 Lightning que Maxime Fontanier a eu l’occasion de tester sans avoir à traverser l’Atlantique.
Modèle phare de la marque à l’ovale bleu, le Ford F150 est le véhicule le plus vendu en Amérique depuis de nombreuses années. Autant dire que l’arrivée du Lightning, sa version 100% électrique, est un événement colossal, une révolution culturelle dans le monde du V8 et un levier considérable pour réduire les émissions de CO2 compte tenu des volumes vendus.
Une batterie d’une capacité monstrueuse !
Deux versions bimoteurs à quatre roues motrices sont proposées, l’entrée de gamme offrant déjà 458 ch à partir d’une batterie de 98 kWh. Mais c’est au volant de la figure de proue que s’est installé notre Maxime Fontanier national, délivrant 589 ch et surtout la bagatelle de 1 050 Nm, un chiffre particulièrement intéressant pour un véhicule utilitaire qui doit quotidiennement déplacer de lourdes charges dans ses bennes. tracter des remorques. Pour alimenter ce duo de moteurs, le F150 peut compter sur une batterie d’une incroyable capacité nette de 131 kWh ! Utilisant la technologie LFP (Lithium Fer Phosphate), il est fourni par le chinois CATL, mais sera prochainement produit sur le sol américain pour satisfaire aux dernières législations outre-Atlantique.
Si ses dimensions sont dans les standards de son pays d’origine, c’est un géant du Vieux Continent avec 5,91 m de long, 2,03 m de large et 1,98 m de haut. Bien sûr, dans un se lever, le plus important c’est la poubelle et Maxime a l’air d’un enfant à côté malgré ses 1,77 m ! Pour y accéder, rien de plus simple, un bouton permet d’abaisser le hayon qui, une fois horizontal, devient une surface de travail et intègre même une marche. Celui-ci donne accès à une charge utile allant jusqu’à 885 kg et un volume très respectable de 1 495 litres, le tout appuyé sur un fond parfaitement protégé pour ne pas endommager le véhicule. Ford ne pouvait pas non plus faire l’impasse sur le V2L et propose au total trois prises, une de 7,4 kW et deux de 2,4 kW, pour les outils électriques par exemple.
la ligne de Foudre Ford F150 il reste dans le plus pur style pick-up, mais hérite d’une face avant bien spécifique, entourée d’une ligne de leds, arborant une calandre pleine et cachant un frunk ! Le capot se soulève électriquement, dévoilant un volume supplémentaire de 400 litres, si volumineux que Maxime peut confortablement s’y asseoir tout en trouvant des prises de recharge.
Dans l’habitacle, la place est majestueuse à l’arrière grâce à son empattement long, on retrouve trois vraies places sans tunnel de transmission, avec une belle luminosité offerte à la fois par les grandes vitres et le toit ouvrant, et, là encore, les prises de courant disponibles. Si la modularité est forcément limitée par la nature même du pick-up, elle est tout aussi bien pensée avec une assise qui se soulève pour profiter du plancher plat avec, cerise sur le gâteau, des rangements étanches.
À l’avant, la Maxime donne vraiment l’impression de conduire un break tout en contrôlant la route, mais le confort s’apparente à celui d’une berline puisque la sellerie est confortable avec un assez bon maintien.
Un colosse pas vraiment aux pieds d’argile
Après quelques figures sur l’herbe avec ce mastodonte tout équipé de 3 109 kg, Maxime se lance sur le circuit routier CERAM de Mortefontaine, en sélectionnant directement le mode Sport, fidèle à ses habitudes. Évidemment c’est vrai que ce n’est pas vraiment une machine faite pour ça, mais force est de constater que les accélérations sont fulgurantes, avec un 0 à 100 km/h annoncé en 4,1 s, qu’il est possible d’enchaîner avec un puissant freinage récupératif jusqu’à l’e- Pédale, mode de conduite qui permet de se passer totalement du frein jusqu’à l’arrêt. La direction est surmultipliée, mais moins que celle d’un utilitaire et les suspensions, contrairement à l’accélération, sont très douces. Ils utilisent un mélange d’hier et d’aujourd’hui, berline et utilitaire, avec des essieux avant et arrière indépendants avec des combinés ressorts/amortisseurs, mais le tout installé sur un châssis séparé avec une coque en aluminium reposant sur un berceau en acier. Il faut un certain temps pour rouler et tanguer au freinage, mais nous avons toujours un bon soutien du corps.
Et toujours avec ce coup de poing surréaliste en première fin de ligne droite qui laisse Maxime essoufflé ! Profitant d’être sur route fermée pour provoquer la bête, il se montre trop généreux du pied droit dans un long virage, générant un sous-virage que l’ESP tempère rapidement. Un passage dans le trottoir révèle une bonne filtration des coups avec un très léger bruit de meuble.
En descente, une fois l’e-Pedal débrayée, Maxime voit la roue libre presque pleine, avec seulement un peu de régénération, juste ce qu’il faut pour assurer un minimum de sécurité sur une machine d’une telle masse.
Autonomie, recharge et tarifs : des problèmes gênants
Quant à l’autonomie, le Ford F150 est donné sur le papier à plus de 500km, ce qui se traduit en réalité par 380km en usage mixte et évidemment beaucoup moins sur autoroute avec la façade de cabinet normande.
Question charge, le Lightning atteint un maximum de 150 kW, ce qui n’est pas énorme dans l’absolu et encore plus quand on a une batterie d’une telle capacité. Il faudra donc une quarantaine de minutes pour passer de 15 à 80 %.
Finissons avec les prix. Il n’y a pas de prix européen puisqu’il n’y a pas pour l’instant de projet d’importation, mais, chez nous, la gamme se partage progressivement entre les équivalents dollars de 50 000 et 100 000 euros, ce qui est bien plus que le modèle thermique. Cependant, il faut s’attendre à ce qu’avec la production de masse, des économies d’échelle apparaissent pour réduire les coûts.
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