Romane Dicko, médaille d’or au championnat du monde de judo et nouvelle patronne des Bleus

Romane Dicko, après sa victoire en finale face à la Brésilienne Beatriz Souza, mercredi 12 octobre 2022.

Quand le patron est absent, un autre prend le relais. En l’absence de Clarisse Agbegnenou, quintuple championne du monde et championne olympique devenue maman en juin, l’équipe de France de judo a pu compter sur la jeune Romane Dicko, la nouvelle championne du monde.

Et, dans l’évaluation globale, encore une fois sur ses qualités féminines -une médaille d’or, donc, et trois médailles de bronze grâce à Amandine Buchard, Manon Deketer et Julia Tolofua-, puisque les hommes n’ont remporté aucune médaille, sans la présence de la autres poids lourds. du judo français, Teddy Riner.

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A 23 ans, Dicko, révélation aux JO de Tokyo, où il a décroché la médaille de bronze, a décroché la seule médaille d’or individuelle tricolore au Mondial de Tachkent, jeudi 12 octobre. Déjà triple championne d’Europe dans la catégorie reine des +78 kg, Dicko s’est imposée pour sa première participation aux championnats du monde. En finale, elle a dominé en une poignée de secondes la Brésilienne Beatriz Souza, médaillée de bronze mondiale en 2021 et vainqueur surprise de la Japonaise Wakaba Tomita en demi-finale.

Julia Tolofua en bronze

Sa compatriote Julia Tolofua a réussi à décrocher une belle médaille de bronze en dominant l’Israélien Raz Hershko, toujours numéro 1 mondial, dans le jeu aux tirs au but.

Pour atteindre la finale, Dicko a successivement battu la Chinoise Su Xin tout au long de la journée, pourtant traînée depuis le début avant d’épingler son adversaire, puis la Néerlandaise Marti Kamps, la championne du monde junior 2021, et enfin, en demi-finale, Tolofua, avec un très impressionnant Taille.

Les deux Françaises, qui s’apprécient et s’entraînent ensemble, ont décidé des tirs au but – « shido » –, trois pour Tolofua contre deux pour Dicko, au terme d’un match très disputé. Cette confrontation particulière a fait place à des images fortes. Comme lorsque leur coach, Séverine Vandenhende, encourageait tour à tour les deux athlètes dans le hall d’entrée, puis, dans un souci de neutralité, les laissait s’expliquer sur le tatami. Ou lorsque les deux Françaises ne se sont pas séparées après le combat, la gagnante s’inquiétant de la forme de la perdante : “Tu dois étirer Juju, il a des crampes”a déclaré Romane Dicko à l’équipe d’Azul.

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Dans une catégorie de poids très compétitive, comme beaucoup de catégories féminines en France, la victoire de Dicko est importante car il n’y aura qu’une seule qualifiée par catégorie de poids lors des Jeux Olympiques de Paris 2024. Malgré son statut et sa médaille olympique, Romane Dicko l’a parfaitement expliqué à Agence France-Presse avant le concours : « Dans chaque catégorie, il y a deux ou trois filles. Il est important, à chaque fois, dans chaque compétition, de sortir vainqueur, d’être le meilleur, de montrer que nous sommes les plus forts.elle a averti, pcar aux Jeux Olympiques il n’y aura qu’une seule place. Même si nous avons deux ou trois filles dans le top 8, une seule ira. »

“Je ne tiens pas ma qualification pour Paris 2024 pour acquise”

Preuve de la justesse de son analyse, sa compatriote Julia Tolofua est apparue en bonne voie pour une place en finale. Et le combat était accroché, sachant que cette dernière – nièce et cousine de rugbymen professionnels – avait disputé un combat de plus que sa sœur cadette, protégée par son statut de tête de série.

« Il y a une vraie concurrence franco-françaisea analysé Romane Dicko, Je ne tiens pas du tout ma qualification pour Paris 2024 pour acquise. On me demande souvent : « Puisque tu as gagné une médaille aux Jeux de Tokyo, iras-tu aux Jeux de Paris ? Eh bien, je ne sais pas. Il faut vraiment y aller année après année, saison après saison, championnat après championnat. »

A Tokyo en juillet 2021, la cousine de l’ancien recordman du monde du triple saut Teddy Tamgho avait impressionné les badauds en se présentant à seulement 21 ans (née le 30 septembre) pour ses premiers Jeux olympiques. Combattant le même jour que l’idole absolue des grandes catégories, Teddy Riner, était parti pour une médaille du même métal que sa fille aînée, le bronze.

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Les tresses bleu blanc rouge, en larmes après sa victoire face à la turque Kayra Sayit, avait confié son émotion : “Quand les gens m’appellent bravo, ça me fait pleurer. » Pensionnaire du PSG, le club de Teddy Riner, il avait côtoyé étroitement la star lors de sa journée olympique. « Teddy m’a dit que nous partagions cette médaille, qu’il avait également terminé avec une médaille de bronze à ses premiers Jeux.elle a dit. Nous nous suivons tout au long de la journée. J’étais là quand il a perdu en quarts. Il était là quand j’ai perdu en demi-finale. L’histoire est belle. »

Ancienne plus jeune championne de France à 17 ans, quatre ans après ses débuts en judo, elle a été un temps freinée par des blessures à l’épaule. Avec ce titre mondial, elle s’annonce comme l’une des grandes favorites pour le titre olympique à Paris. Au Japon, il avait prévenu : « J’ai cette médaille, je peux la marquer. Et, dans trois ans, je rayerai l’autre. »

En attendant Paris, il aura une nouvelle chance jeudi d’ajouter un nouveau titre à son effectif. Championne olympique en équipes mixtes, elle apportera une nouvelle fois ses talents à l’équipe de France, qui tentera de décrocher le titre mondial face à la grande favorite japonaise, qui a balayé la compétition depuis le début de la compétition. Les Bleus auront peut-être besoin de Romane Dicko.

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