Qui aurait cru cela ? Après 10 journées de Premier League, Liverpool, dauphin de Manchester depuis deux saisons et faisant partie des équipes les plus redoutables du Royaume depuis plusieurs années, n’est que 10e au classement. Bien qu’il leur reste un match de moins à compenser, la bande de Jürgen Klopp continue d’accuser 14 unités derrière le leaderArsenal, qui l’a également battu dimanche à Londres (2-3). De quoi raviver les nombreux doutes qui entourent cette décevante équipe des Reds, qui ne semble plus être que l’ombre d’elle-même depuis le début de la saison. Culpabilité pour diverses raisons. Selon Arsène Wenger, La perte de Sadio Mané, vendu cet été au Bayern Munich, n’est pas étrangère aux maux de Liverpool.
Salah et Van Dijk, des leaders essoufflés
Mais ce n’est pas la seule raison qui explique le rythme minable des champions d’Angleterre 2020. Tout d’abord, les cadres que sont Mohamed Salah, Virgil van Dijk ou encore Alexander-Arnold ne sont clairement pas au rendez-vous. Hormis quelques saccades, l’Egyptien a du mal à faire la différence et à faire confiance à ses qualités. L’ancien joueur de la Roma et de Chelsea n’a marqué que 2 buts en championnat cette année et connaît son pire début de saison depuis 2017. Sur le terrain, il est clairement inquiet. Mo Salah, par exemple, n’a touché le ballon qu’une seule fois dans la surface d’Arsenal aux Emirats. Remplacé à la 69e minute, le meilleur buteur de PL la saison dernière n’a marqué que 4 fois lors des 20 derniers matchs de championnat.
A y regarder de plus près, cela coïncide avec son retour de la CAN, ce qui est loin d’être anodin. Signer son nouveau contrat cet été ne l’a évidemment pas aidé à se mettre en forme. L’arrière droit des Reds, qui était autrefois l’un des meilleurs de la planète, peine aujourd’hui à être performant sur le terrain. L’arrière droit anglais connaît également un ralentissement important et son accord avec Salah n’est plus aussi naturel. Concernant le défenseur central néerlandais, il est beaucoup moins solide et rassurant que d’habitude. En tant que chef de l’arrière-garde de Liverpuldian, cela envoie de sérieux signaux négatifs à ses partenaires, tandis que ses adversaires ont le sentiment qu’il n’est plus aussi impérial qu’il l’était autrefois.
Un milieu moins dominant, un mercato qui interroge
Un autre aspect qui manque à Liverpool : le milieu de terrain. Dominant ces dernières saisons, le milieu de terrain des Reds n’est plus aussi influent. Thiago Alcántara, quand il n’est pas blessé, fait beaucoup de bien à son équipe. Sa capacité à continuer dans la durée sera déterminante pour Jürgen Klopp. Sauf qu’à ses côtés, Jordan Henderson a vieilli et n’est plus le même joueur qu’il y a quelques années. Et que Fabinho semble aussi avoir un pire coup. Dans les chiffres, cela se reflète également. Les joueurs courent moins et gagnent moins de duels que ces derniers mois.
Les observateurs se demandent aussi si le board de Liverpool n’a pas raté son mercato de l’été 2022. Seuls Darwin Núñez (Benfica), Fabio Carvalho (Fulham), Calvin Ramsey (Aberdeen) et Arthur Melo (Juventus) ont débarqué sur les rives de la Mersey. Sur le papier, seul l’attaquant uruguayen est arrivé dans la peau d’un titulaire. Mais voilà, le compatriote de Cavani n’est pas forcément à la hauteur des attentes en Angleterre et n’a pas encore fait sa marque. S’orienter, c’est aussi ce dont le trio Diaz a besoin (absent plusieurs semaines)-Núñez-Salah, qui doit encore bien se connaître et trouver ses automatismes, sans oublier un Roberto Firmino qui revient en forme derrière et un Diogo Jota à l’affût.
Klopp, 7 ans et puis repart (encore) ?
Ce n’est pas tout. Jürgen Klopp et sa méthode exigeante liée, notamment, au Gegenpressing (contre-pressage), sont à l’honneur. Certains se demandent, outre-Manche, si le style de l’Allemand ne commence pas un peu à s’essouffler. Même la théorie de la septième année revient. Lors de ses étapes à Mayence et à Dortmund, Klopp a toujours vu son aventure s’arrêter après 7 saisons, celle qui vient de débuter chez les Reds. Si les propriétaires de Liverpool soutiennent pour l’heure le manager de 55 ans, les supporters s’impatientent. Même en Ligue des champions, où les rouges sont 2e, son équipe a pris le bouillon à Naples (1-4). Interrogé en conférence de presse dimanche, Klopp a préféré rassurer.
“Non, je n’ai pas d’inquiétudes plus profondes sur la situation actuelle de l’équipe en termes de système. Je pense que les buts encaissés n’ont rien à voir avec le système. Faut-il s’y habituer un peu plus ? C’est aussi normal. Ai-je des inquiétudes plus profondes ? Oui, bien sûr, je ne suis pas heureux, comment puis-je l’être ? (Un journaliste) m’a dit maintenant qu’il me connaissait tout le temps heureux et faisant des blagues. Je ne sais pas exactement quel Jürgen Klopp, il le sait. Mais évidemment, nous ne sommes pas d’humeur à plaisanter ni heureux. Nous traversons un moment difficile et nous voulons surmonter cela ensemble et nous y travaillons”.
Un Liverpool-City décisif
Et l’entraîneur allemand de poursuivre, expliquant que la perte du championnat et de la Ligue des champions en finale l’an dernier n’avait pas impacté ses joueurs. “J’ai l’impression que c’était il y a des années. Je ne pense pas que ce soit la raison, mais je comprends que tout le monde réfléchit à chaque coin de rue et essaie de trouver une raison. Mais des choses comme ça peuvent arriver. » De toute façon, ce n’est pas le principal, les Reds manquent cruellement de points. Après un voyage à glasgow pour y défier les Rangers mercredi en C1, Liverpool accueille également Manchester City, double champion en titre, dimanche en Premier League. Une frayeur qui peut conditionner l’avenir de Jürgen Klopp et obliger les dirigeants à revoir leurs objectifs cette saison. L’heure est grave à Anfield Road.
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