Les trois hommes se tenaient en garde à vue depuis lundi dans une affaire de monnayage présumé d’informationsnotamment au profit de psg, ont été déférés ce jeudi matin au tribunal de Paris pour une éventuelle mise en examen, a-t-on appris auprès du parquet de Paris. Ces trois hommes – deux anciens policiers et un lobbyiste – viennent d’être entendus pendant trois jours dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
Et ce dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte en juillet 2021 par le parquet de Paris pour “violation du secret professionnel, trafic d’influence, corruption, faux et usage de faux, aide à l’entrée et au séjour irréguliers dans l’organisation de la bande, abus de but”. d’un fichier informatique, atteinte au secret de la défense nationale et prise illégale d’intérêts ». Ils sont soupçonnés d’avoir demandé ou utilisé des informations protégées par le secret au profit de personnes physiques ou morales, dont le PSG.
Ancien membre de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, prédécesseur de la DGSI), Malik N. a signé au PSG en 2018 où il traite des relations entre le club de la capitale et ses supporters. Il a récemment mis fin à sa collaboration avec le club. En enquêtant sur une autre affaire dans laquelle il est impliqué, gendarmerie DGSI aurait découvert qu’il demandait à un ancien collègue d’obtenir des informations confidentielles des fichiers de la police, des informations privées telles que des numéros de téléphone ou des adresses, des informations pour “filtrer” les employés (enquêter sur eux) ou encore faciliter l’obtention de titres de séjour.
Information judiciaire sur la gifle contre Neymar, obtention d’un titre de séjour…
Le PSG aurait obtenu, grâce au réseau de Malik N., des informations sur les procédures judiciaires en cours impliquant ses joueurs, dont celle de la fameuse gifle donnée par Neymar à un spectateur, le 27 avril 2019 après la finale de Coupe de France perdue face à Rennes. Ses avocats, Me William Bourdon et Vincent Brengarth, n’ont pas répondu à nos sollicitations.
Le deuxième détenu est un policier de réserve qui travaillait à la direction de la coopération internationale en matière de sécurité de la police nationale. Il lui serait notamment reproché d’être intervenu pour obtenir un titre de séjour au profit d’un investisseur originaire du Moyen-Orient, des accusations qu’il nie. Interrogé, son avocat Me Éric Morain n’a pas souhaité s’exprimer.
L’un des accusés a été emprisonné au Qatar, dans une autre affaire
Le troisième prévenu, Tayeb B., est un lobbyiste de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) qui avait ses revenus au Moyen-Orient et en Afrique. Contacté, son avocat Me Nabil Fadli n’a pas souhaité réagir. Le nom du lobbyiste apparaît également dans un autre numéro potentiellement explosif révélé par Libération. Selon le journal, Tayeb B. travaillait depuis 2019 en tant que consultant auprès du Qatar Human Rights Committee.
Une expérience brutalement interrompue en janvier 2020 lorsque, dénonce-t-il, il est incarcéré au Qatar sans être informé des charges retenues contre lui. Selon sa version, l’émirat l’accuserait d’avoir voulu faire chanter Nasser al-Khelaïfi, président du PSG, dont il aurait des informations privées. Ceci est démenti par plusieurs autres sources proches du dossier. “Cet homme a été arrêté par un magistrat qatari pour atteinte à la sécurité de l’Etat parce qu’il a tenté de vendre les informations qu’il détenait aux Emirats Arabes Unis, pays ennemi du Qatar, qui d’ailleurs n’en possède pas. Je voulais la preuve que ce n’étaient pas forcément des explosifs et n’avaient rien à voir avec l’organisation de la Coupe du monde », explique un proche du dossier. Selon nos informations, des poursuites judiciaires sont toujours en cours au Qatar.
Tayeb B affirme avoir été détenu à Doha dans des conditions épouvantables – il invoque des privations de sommeil, des menaces de mort et des simulacres de coups – Tayeb B. n’a été autorisé à rentrer en France que le 1er novembre 2020. Une prolongation qui aurait été possible grâce à la conclusion d’un protocole d’accord entre deux ténors du barreau parisien, qui prévoit la livraison de tous leurs supports numériques et la promesse de leur silence. Cependant, le retour du prévenu en France n’est intervenu que quelques semaines après la signature du protocole, car il était détenu par le Qatar à l’hôtel Continental de Doha.
Toujours selon Libération, Tayeb B. et son épouse ont déposé mi-août, un an et demi après sa libération, deux plaintes contre X avec constitution de partie civile devant le tribunal de Paris en août dernier pour « extorsion commise en bande organisée, subornation de témoins », autant que « torture, arrestation et détention forcée, et menaces de mort avec obligation de remplir une condition ». Une information que nous a confirmée le parquet de Paris, nous indiquant qu’à ce jour aucune information judiciaire n’a été ouverte. Selon l’un des proches de Tayeb B, le quai d’orsay, l’ONU a également été mise au courant du traitement qu’elle dénonce au Qatar. Les procédures y ont été relancées longtemps après son élargissement. Selon plusieurs sources proches du dossier, ces procédures auraient été un levier de pression sur le Qatar, et Nasser al-Khelaïfi, pour obtenir de l’argent. Malgré l’accord signé, l’intéressé aurait laissé entendre qu’il avait conservé un duplicata de la fameuse clé USB.
Par ailleurs, Tayeb B. a interpellé le bâtonnier de l’Ordre des avocats de Paris pour une procédure déontologique de contestation d’honoraires. Selon nos informations, celle-ci serait toujours en cours.
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