Plébiscité par le monde du design, l’architecte belge signe des collections fidèles à son esprit avec Zara Home.
Une rock star ! Ainsi, nous avons pu présenter l’architecte et designer belge Vincent Van Duysen. Toutes les marques du secteur de la maison misent dessus ! Et, en juin dernier, en Salon du meuble de Milan, son nom était partout. chez Molteni & C. où il est directeur artistique depuis 2016, à Flos avec le nouveau projecteur Spine, à Loro Piana où il a conçu le design intérieur du nouveau siège social, à B&B Italia avec un fauteuil d’extérieur, à Serax où il a créé de la vaisselle et des canapés… Si son meubles et objets, les résidences qu’il conçoit à travers le monde sont aussi des lieux de rêve. Loin d’une vision ostentatoire, elle cultive dans tout ce qui crée une intemporalité moderniste qui rime avec bien-être. Le confort durable est donc le fil conducteur de son travail. Et c’est cet esprit que l’on retrouve dans ses collections pour Zara Home. Celui qui se définit comme un « caméléon belge » collabore en effet avec la marque espagnole depuis juin. Une première ligne a été capturée dans les magasins au début de l’été. D’autres pièces seront proposées en février prochain. Et ce n’est que le début. Une rencontre improbable entre deux mondes apparemment inconciliables ? Pas vraiment ! Expliqué par Vincent Van Duysen.
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Mademoiselle Figaro. – Comment définissez-vous votre style ? Peut-on le retrouver dans vos collections pour Zara Home ?
Vincent Van Duysen. – Ce qui compte pour moi c’est l’émotion, la poésie, la sensualité : je suis très porté sur les gens, sur leurs ressentis. Il me semble aussi que le beauté il est inséparable du confort. Apporte sérénité. Je cherche donc systématiquement à créer des ambiances relaxantes. Il était important pour moi que cet esprit soit maintenu dans les pièces de Zara Home. Et ce n’est pas un problème, car j’ai carte blanche.
C’est une collaboration de longue date, la première collection a été conçue autour du salon. Sur quelle partie travaillez-vous pour la ligne 02 ?
La collection June autour du salon s’est déclinée notamment, canapés, tabourets, fauteuils… Mais ces pièces peuvent vivre ailleurs : à chacun d’en profiter meubles. Pour la ligne 02, nous travaillons sur la salle à manger. J’ai conçu des tables de toutes formes avec des pieds dans différents matériaux. J’adore les tables, car elles sont multifonctionnelles. On peut y dîner, y travailler, exposer livres sterling. On y mange dans un coin, on y prend du thé, du café, un verre dans un autre. La table a aussi un côté sculptural. Par conséquent, il n’a pas besoin d’être entouré de chaises. Si j’aime les tables, je déteste, en revanche, le cliché de la salle à manger ! La table symbolise pour moi la mixité des activités et est une surface de présentation. J’espère que les clients de Zara Home accepteront mon invitation à adopter de nouvelles perspectives. Bien sûr, pour cette nouvelle série, il y aura un autre type de mobilier : des consoles, suspendues ou à poser au sol, horizontales ou verticales, comme les archétypes des armoires à étagères où le geste d’ouvrir le portail est préservé. En général, j’ai vérifié la langue de salle à manger dans un esprit plus moderniste.
Vous êtes retourné à vos dossiers : quelles découvertes ont émergé de cette forme d’introspection ?
Cette année, j’ai fêté mes 60 ans et je travaille depuis près de trente-sept ans. En me plongeant dans mes archives, j’ai été surpris de découvrir que je ne m’écartais jamais d’une forme de modernité intemporelle. J’ai toujours privilégié le bien-être, le calme, à travers notamment de belles matières naturelles qui vieillissent bien. je n’aime pas le motif pour le design Ce que je crée doit avoir un contenu rationnel et sensoriel.
Sur le site de la marque italienne Molteni&C vous parlez de l’importance de se sentir protégé. Cette idée de protection n’est-elle pas finalement le fil conducteur de votre travail ?
Je suis designer et architecte et concevoir une maison, c’est penser à un espace dans lequel on se sent en sécurité. C’est d’autant plus important dans notre monde où les mauvaises nouvelles se multiplient. C’est pourquoi je conçois des lieux où l’on peut se déconnecter du monde extérieur, et qui permettent de se sentir bien dès qu’on pousse la porte. Cela passe par l’organisation, mais aussi par tous les matériaux de surface, les murs, les sols, les fenêtres, les rideaux, les meubles sur lesquels on s’assoit, dort, mange…
Sa recherche d’intemporalité et de protection passe par la durabilité. Était-ce conciliable avec le positionnement de Zara Home ?
J’ai toujours travaillé dans cet esprit de durabilité, qui rime avec longévité. J’ai chez moi des canapés qui ont vingt-cinq ans. Ils ont bien vieilli en se déplaçant d’une maison à l’autre, s’adaptant à n’importe quel environnement. Une pièce durable est une pièce bien faite, fabriquée de manière éthique dans de beaux matériaux. C’est aussi une pièce qui ne se démode pas grâce à la qualité de sa conception. Lorsque Marta Ortega, la présidente d’Inditex, et son équipe sont venues me voir en octobre 2020 pour me proposer une collaboration avec Zara Home, j’étais ravie. J’ai vu la possibilité de rendre mon travail accessible au grand public à travers le monde. Mais renoncer à la qualité était hors de question. Je connais l’image des grandes marques qui font fabriquer leurs produits dans des conditions épouvantables. C’était impossible! Mais Marta m’a immédiatement mis à l’aise. Elle m’a dit : « On veut le top ! Nous sommes honorés que vous acceptiez cette proposition et nous ferons de notre mieux pour respecter votre œil, votre vision, sans compromettre votre souci du détail et le niveau de qualité auquel vous êtes habitué. Et c’est le cas. Ces collections sont fabriquées en Espagne, de manière quasi artisanale dans des matières, des tissus naturels. Ils sont certainement au-dessus de la gamme de prix habituelle de Zara Home, mais ils restent très raisonnables et je suis heureux de voir mon langage autour de l’essentiel si popularisé.
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