Où en est la huitième vague de l’épidémie, qui semble avoir atteint son pic de contamination ?

La huitième vague de Covid-19 ralentit-elle ? C’est en tout cas ce que semblent montrer les indicateurs de l’épidémie. Comme le taux d’incidence, qui “s’est stabilisé à un niveau national élevé après cinq semaines d’augmentations.” Cet indicateur de référence pour le suivi de l’évolution de l’épidémie faisait état de 567 cas pour 100 000 habitants au 17 octobre, selon le bulletin hebdomadaire publié le jeudi 20 octobre par Santé publique France. Un chiffre certes élevé mais qui s’est stabilisé avant de commencer à décliner ces derniers jours.

S’il semble que le pic de contagion ait été atteint (plus de 53.000 cas quotidiens en moyenne ces sept derniers jours), cette huitième vague du coronavirus continue néanmoins d’envoyer des milliers de malades à l’hôpital (6.556 nouvelles hospitalisations la semaine d’octobre 10 ). ) et en réanimation (8% de plus que la semaine précédente). Et le Covid-19 continue de tuer des centaines de personnes chaque semaine : 390 malades sont décédés la semaine du 10 octobre, soit 23 % de plus que la semaine précédente. Quelles sont les leçons à tirer de cette vague automnale ? Franceinfo fait le point avec les épidémiologistes.

Le pic de contamination coïncide avec la rentrée scolaire

On constate, dans le graphique ci-dessous, que le taux d’incidence de l’épidémie de Covid-19 a recommencé à augmenter début septembre. “La corrélation est parfaite avec la rentrée scolaire.souligne l’épidémiologiste William Dab, contacté par franceinfo. Nous avons vu la vague redémarrer quelques jours plus tard.” L’ancien directeur général de la Santé cite plusieurs exemples de mesures qui n’ont pas été suffisamment mises en place pour stopper cette huitième vague : des systèmes de ventilation dans les lieux clos, au travail ou à l’école, ou encore l’obligation du port du masque dans les transports et les lieux clos.

Le rythme d’évolution du nombre de contaminations depuis début septembre confirme le constat fait par William Dab. Il y a clairement une forte augmentation des cas (représentés en rouge dans le graphique ci-dessous) à partir de la semaine suivant la rentrée, qui a eu lieu le 1er septembre. “C’est le résultat d’une reprise épidémique principalement due à Omicron BA.5”, explique à franceinfo Mircea Sofonea, épidémiologiste à l’université de Montpellier. Et ce, en raison de deux phénomènes qui renforcent le risque de contamination : “la affaiblissement immunitaire et la saison d’automne”. “UnAvec des journées plus courtes et plus fraîches, la population augmente son séjour dans des espaces clos, où la transmission est favorisée »explique le spécialiste.

Cette vague de rentrée pourrait bien se terminer pendant les vacances de la Toussaint, qui débutent le samedi 22 octobre pour tout le pays. Elles ont “dans le passé, il ralentissait la circulation du Sars-CoV-2”dit Mircea Sophonea. Mais il ne faut pas crier victoire trop vite. Une augmentation des cas pourrait suivre en raison de «reprise scolaire, la propagation de BQ.1.1 [un nouveau variant qui émerge en Europe] et le début de la saison d’hiver”prévient l’épidémiologiste.

Moins d’hospitalisations

Le principal enseignement de cette huitième vague est également une bonne nouvelle : le nombre d’hospitalisations durant la période a été “parmi les plus faibles” par rapport aux vagues précédentes, explique Mircea Sofonea. Dans “spécial” concernant les admissions en réanimation. Une baisse attribuée au taux de couverture vaccinale, qui était, au 17 octobre, de 82,5 % chez les personnes âgées de 65 ans et plus, selon Santé publique France. Ce nombre inférieur d’hospitalisations “C’est un signe que la vaccination protège bien contre les formes graves sur le long terme”souligne Mircea Sofonea.

Outre le taux de vaccination, c’est la diffusion du variant Omicron qui explique ce faible nombre d’hospitalisations. « C’est sans précédent en épidémiologie : au moins 70 % des personnes ont une infection à Omicron. Mais il ne faut pas croire que c’est fini.”prévient William Dab. “De nombreuses études à grande échelle ont montré que plus nous avons d’épisodes infectieux avec ce virus, plus notre fil de complications augmente. En particulier, le diabète, les crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux”, souligne l’épidémiologiste. Selon lui, il faut donc se débarrasser de l’idée que le Covid-19 n’est plus dangereux car il enverrait moins de personnes à l’hôpital dans l’immédiat. « Ce virus laissera des traces à moyen et long terme. Plus nous pouvons éviter de nous contaminer, mieux c’est.dit Guillaume Dab.

Enfants moins sévèrement touchés

Autre bonne nouvelle, du côté des enfants : cette huitième vague, causée principalement par la sous-lignée BA.5 d’Omicron, s’est soldée par très peu de Pims, ces syndromes inflammatoires pédiatriques multisystémiques qui touchent certains enfants atteints du Covid-19. “Cinq cas sont survenus depuis début août”, Secours de santé publique françaisdans sa newsletter publiée le 20 octobre.

Cette forte diminution du risque de Pims “pourrait s’expliquer notamment par une moindre capacité deOmicron pour déclencher l’hyperinflammationnotent les auteurs de la revue scientifique américaine Jam Pédiatriecité dans le parisien. Autre hypothèse : que les pims “survenir surtout après une primo-infection”avance au journal Christelle Gras Le Guen, présidente de la Société française de pédiatrie (SFP).

“Ces dernières semaines, l’évolution de la situation épidémiologique chez les enfants de moins de 18 ans a été caractérisée par une diminution des taux d’incidence”, confirme pour sa part Santé publique France. Le nombre d’hospitalisations pédiatriques pour Covid-19 est stable depuis un mois. Dans la plupart des cas, les enfants de moins de 1 an sont hospitalisés. La semaine du 10 octobre, ces jeunes enfants représentaient 59 % des hospitalisations des enfants de 0 à 17 ans et 48 % des admissions en réanimation.

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