Netflix lance un forfait avec publicité à 5,99 euros.

Dans le but de séduire les consommateurs aux revenus modestes, ce nouvel abonnement sera commercialisé à partir du 3 novembre en France.

Le compte à rebours est lancé. D’ici trois semaines, Netflix lancera dans douze pays, dont les États-Unis, le Brésil, l’Australie, l’Allemagne, l’Espagne, le Royaume-Uni, la France, le Japon et la Corée, un nouveau forfait moins cher, qui inclut la publicité. En France, cette nouvelle offre, baptisée Essentiel avec publicité, sera proposé à partir du jeudi 3 novembre à 17h00. Son prix : 5,99 euros par mois, soit 3 euros de moins que le tarif le plus bas actuellement en vigueur sur Netflix. Cela équivaut à une réduction de 33 %.

Jusqu’à présent, les consommateurs pouvaient choisir parmi trois forfaits sans publicité : Basique (8,99 euros par mois), Standard (13,49 euros par mois) et Prime (17,99 euros par mois). Maintenant, ils ont une quatrième option mais avec de la publicité.

Destinée avant tout à attirer de nouveaux ménages aux moyens économiques plus modestes, la formule Essentiel avec publicité s’approche du paquet Basique. Un flux unique simultané, un accès à un large choix de séries et de films, en haute définition, sur tous les écrans, et la possibilité de résilier ou de modifier l’abonnement à tout moment. Cependant, les utilisateurs ne pourront pas télécharger de programmes hors ligne.

En effet, 85% du catalogue sera disponible. Si toutes les séries, documentaires et films emblématiques de Netflix comme Des choses étranges, Couronne, Le vol d’argent certains titres sont inclus, pour les questions de “restriction des droits“, Il ne peut pas être diffusé pour le moment, précise la plateforme, qui négocie avec les ayants droit.

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Pas plus de 5 minutes de publicité par heure

En échange de ce forfait moins cher, les abonnés devront accepter des pauses publicitaires, en début (pre-roll) et pendant les programmes (mid-roll), dans la limite de 4 à 5 minutes par heure. Contre douze minutes maximum sur les chaînes de télévision françaises. Pas de bannières ni de vignettes, juste de la vidéo, sous forme de spots courts de 15 ou 30 secondes. Les pauses publicitaires insérées, par exemple, dans les séries télévisées ne dépasseront pas 30 secondes en pre-roll et 60 secondes en mid-roll. Dans le cas de films récents, l’interruption interviendra en début de programme et d’une durée maximale de 75 secondes.

Le géant du streaming empêchera également la même publicité de tourner en boucle. L’expérience doit rester fluide pour les utilisateurs. Enfin, pour la tranquillité d’esprit des parents, les profils “enfants” seront exemptés de toute publicité.

L’arrivée de Netflix sur le marché publicitaire est un nouveau terrain de jeu pour les annonceurs. Ces derniers pourront cibler un public partiellement insensible à la publicité et, en particulier, un public jeune, qu’ils ne peuvent plus forcément toucher par la télévision traditionnelle. “Il y a un grand intérêt de la part des annonceurs.“, assure Netflix. De grandes marques comme L’Oréal ou le constructeur automobile General Motors se sont déjà inscrites sur la plateforme de streaming.

Attestation d’audience

Netflix, qui a délégué la direction technique et la commercialisation de cette nouvelle offre publicitaire à Microsoft, vous promet une configuration « premium ». Les marques pourront refuser de diffuser leurs publicités sur des programmes contenant, par exemple, des images de sexe ou de violence. Dans un premier temps, l’orientation restera très large et portera essentiellement sur l’offre de programmes de la plateforme : les Françaises regardent Émilie à Parisamoureux de Des choses étranges au Japon et en Grande-Bretagne, etc… Mais cette orientation pourrait changer à l’avenir. Pour valider ses données d’audience dans tous les pays où sa nouvelle formule avec publicité atteint, Netflix fera appel à un tiers de confiance dès le premier trimestre 2023. C’est ainsi qu’il a conclu des accords avec DoubleVerify et Integral Ad Science.

En France, Médiamétrie, qui remplit en principe ce rôle de tiers de confiance, s’était prononcée contre les audiences automesurées de plateformes comme Netflix, Amazon Prime Video ou Disney+.

Preuve que les choses bougent, son équivalent anglais, le BARB (Broadcasters Audience Research Board), publiera à partir du 2 novembre une mesure des audiences quotidiennes de Netflix, mais aussi probablement de Disney+ et d’Amazon Prime. C’est la première fois depuis l’émergence de l’industrie de la vidéo en streaming qu’un organisme indépendant va mesurer les audiences des géants du secteur sur la même base que celle utilisée pour les chaînes de télévision. Par conséquent, cette nouveauté sera soigneusement analysée par tous les professionnels de l’audiovisuel du monde entier. Netflix s’est préparé à cette révolution en programmant la sortie de la cinquième saison tant attendue de Couronne. Un événement que les Britanniques devraient suivre à peine deux mois après la mort de la reine Elizabeth II.

Après avoir perdu des abonnés au cours des trimestres précédents, Netflix espère rebondir grâce à son nouveau forfait incluant de la publicité. Le géant du streaming n’avance aucun objectif. Dans ses derniers résultats de juillet, il avait indiqué qu’il s’attendait à un démarrage modeste des revenus publicitaires. “Mais nous croyons que nous pouvons le faire grandir et le rendre substantiel au fil du temps.», avait expliqué Greg Peters, le directeur du marketing et des opérations de Netflix. Selon le cabinet spécialisé Ampère Analysis, en cinq ans, le géant américain du streaming pourrait récolter 5,5 milliards de dollars supplémentaires de revenus publicitaires.

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