Mitsubishi Colt CZT/Ralliart (2004 – 2011), un peu vétuste, à partir de 6 000 €

Que sont les objets de collection ?

Ce sont des voitures d’un intérêt particulier, donc dignes de conservation. Pas forcément anciens, ils existent cependant en quantité certaine, soit parce que le fabricant en a décidé ainsi, soit parce que leur production s’est arrêtée. Ensuite, ils profitent de caractéristiques qui les rendent particulièrement désirables : un moteur, un châssis, un design ou un concept. À terme, ils verront probablement leur cote augmenter. Un argument de plus pour les collectionner avant tout le monde !

Pourquoi la Mitsubishi Colt CZT/Ralliart est-elle de collection ?

La petite Colt de 7e génération acquiert une saveur particulière en recevant un 1,5 litre turbo suralimenté de 150 ch, fort en sensations. Le résultat est une voiture de sport urbaine imparfaite mais très attachante, un peu comme une bombinette des années 80 qui aurait la qualité de fabrication et la fiabilité d’une voiture du 21e siècle, tout en restant relativement légère. Bonifié à Ralliart, il ne perd rien de son caractère et se fait très, très rare. Une bonne façon de rouler hors des sentiers battus et épicé.

Le Colt est une vieille histoire dans Mitsubishi. Le premier est apparu en 1962 : soixante ans déjà. Petite voiture fabriquée au Japon, elle n’a été dévoilée en France qu’en 1978. Le constructeur vient de lancer un nouveau modèle très bien conçu, la Mirage. Ils l’appellent Colt sur la plupart des marchés d’exportation, y compris le nôtre.

La voiture plutôt compacte connaît un certain succès dans l’estime, devenant même l’une des premières de sa catégorie à bénéficier d’un turbo. Dès lors, plusieurs générations de Colt se succèdent, jusqu’à la Z30, la 7ème génération, lancée en 2002 au pays du soleil levant.

Sorti fin 2004, le Mitsubishi Colt CZT se démarque par ses boucliers entièrement peints, ses jupes latérales et ses roues de 16 pouces.
Sorti fin 2004, le Mitsubishi Colt CZT se démarque par ses boucliers entièrement peints, ses jupes latérales et ses roues de 16 pouces.

Conçue sous la direction du Français Olivier Boulay, elle s’habille d’une carrosserie presque monospace 5 portes et n’a débarqué en France qu’en 2004, au Mondial de l’Auto de Paris. Sa base est connue : c’est celle de la smart forfour, à la technologie Mitsubishi, dont Daimler a une bonne part. Il ne s’agit donc plus d’une voiture compacte mais plutôt d’une citadine, fabriquée aux Pays-Bas aux côtés de la Smart dans l’usine qui assemblait auparavant Daf et Volvo.

En 2005, la Colt est proposée en carrosserie 3 portes, qui se décline immédiatement en une variante sportive : la CZT. Elle profite d’un moteur 4 cylindres 1,5 litre 16 soupapes qui, propulsé par un turbo, développe la puissance, belle à l’époque, de 150 ch. Le couple est également attractif, à 210 Nm, d’autant que la voiture, équipée d’une boîte manuelle à 5 rapports, ne pèse que 1 070 kg ! Il en résulte des performances toniques, avec une vitesse de pointe de 210 km/h et un 0 à 100 km/h annoncé en 7,9 s.

A l'arrière, la Colt CZT, ici en 2004, adopte un becquet des plus suggestifs.
A l’arrière, la Colt CZT, ici en 2004, adopte un becquet des plus suggestifs.

La suspension se raidit, mais elle ne change pas ses principes très classiques : jambes de force à l’avant, essieu de torsion à l’arrière. La Japonaise-Néerlandaise ne se la joue pas radicalement sportive mais une petite GT, proposant un équipement complet : jantes alliage 16, climatisation, vitres et rétroviseurs électriques, sièges sport chauffants en demi-cuir, radio CD et ESP de série. Le prix de 17 890 € (actuellement 21 700 € selon l’INSEE) n’est pas fou, il correspond approximativement à celui du peugeot 206 s16moins puissant et vieilli.

Le Colt ne sort cependant pas de l’ombre, son constructeur n’étant pas perçu comme une référence sur ce segment de marché. Ensuite le châssis, décrié par les spécialistes, n’arrange rien. Cependant, en 2006, Mitsubishi l’a proposé dans un coupé-cabriolet d’origine qui avait droit au moteur de la CZT, le CZC Turbo. Cela restera confidentiel.

A l'intérieur de l'habitacle, la Colt CZT se distingue avant tout par ses sièges sport semi-cuir et son équipement de série généreux.
A l’intérieur de l’habitacle, la Colt CZT se distingue avant tout par ses sièges sport semi-cuir et son équipement de série généreux.

Fin 2008, la petite Colt bénéficie d’un restylage qui signifie la disparition de la CZC. Son museau est redessiné, rappelant clairement la Lancer Evo, qui a fait beaucoup de dégâts en rallye. De plus, le CZT est rebaptisé Ralliart, un nom qui était déjà utilisé au Japon sur un Colt. Si la mécanique ne change pas, pour ainsi dire, la suspension est complètement retravaillée dans le sens d’une plus grande efficacité. Le 0 à 100 km/h chute également à 7,4 s !

Le prix reste le même qu’en 2005, mais Mitsubishi ne compte pas vendre plus de 50 exemplaires de sa petite sportive chaque année en France. Cela disparaît de notre marché des pics de pneus en 2011.

Fin 2008, le Colt a été restylé et le CZT est devenu le Ralliart.  Si le moteur évolue à peine, la suspension est complètement retravaillée.
Fin 2008, le Colt a été restylé et le CZT est devenu le Ralliart. Si le moteur évolue à peine, la suspension est complètement retravaillée.

Combien ça coûte ?

Le turbo Colt n’est vraiment pas courant sur notre marché. Comptez 6 000 € pour un bon exemple avec environ 120-130 000 km, que ce soit une CZT ou une CZC Turbo. A moins de 100 000 km la facture s’élèvera à 7 000 €. Comptez 1 000 € de plus pour un Ralliart.

Becquet arrière également pour le Colt Ralliart, ici en 2009. Ses proportions sont tout de même... spéciales !
Becquet arrière également pour le Colt Ralliart, ici en 2009. Ses proportions sont tout de même… spéciales !

Quelle version choisir ?

Pour une meilleure efficacité, le Ralliart, avec ses trains roulants revus, s’impose, notamment parce qu’il n’est pas beaucoup plus cher. Il ne reste plus qu’à en trouver un… Vous pouvez chercher en Suisse, où il s’est relativement bien vendu.

Le Colt CZC Turbo est une offre très unique, un petit coupé-cabriolet avec un moteur puissant.  Ici en 2006.
Le Colt CZC Turbo est une offre très unique, un petit coupé-cabriolet avec un moteur puissant. Ici en 2006.

le collecteur de versions

Tous, à condition qu’ils soient en parfait état d’origine et avec un faible kilométrage. Le CZC Turbo plus que les autres, compte tenu de sa formule originale.

Le moteur 1,5 l des Colt, CZT ou Ralliart se distingue par sa très grande fiabilité.  Aucun défaut récurrent, même mineur, ne doit être reproché.
Le moteur 1,5 l des Colt, CZT ou Ralliart se distingue par sa très grande fiabilité. Aucun défaut récurrent, même mineur, ne doit être reproché.

Que surveiller ?

Mitsubishi jouit d’une bonne réputation de fiabilité et le Colt CZC/Ralliart ne fait aucun compromis là-dessus. Au contraire ! Si la mécanique a été respectée (temps de chauffe, vidanges tous les 10 000 km, changement de la courroie de distribution tous les 80 000 km), elle ne présente aucun point faible.

A la longue, on peut trouver des soucis au niveau des capteurs moteurs, mais rien de rédhibitoire. Attention aux exemplaires “préparés”, les spécialistes de ce modèle sont rares en France, logiquement ils rencontrent des problèmes.

Comme pour toutes les petites voitures de sport souvent abîmées, les trains roulants, les arbres de transmission et les freins seront soigneusement examinés.

Dans l’habitacle, bien que la finition soit légère, il y a peu de soucis : quelques cas de vitres électriques défectueuses ou de feux non allumés.

Au CZC, faites attention aux joints, aux moteurs et aux capteurs du toit rigide rétractable, d’autant plus que vous ne trouvez pas toutes les pièces.

Sur la route, la Mitsubishi Colt Ralliart, ici en 2009, s'enorgueillit d'un moteur claquant et d'un châssis un peu daté mais à la hauteur.  Sensations garanties !
Sur la route, la Mitsubishi Colt Ralliart, ici en 2009, s’enorgueillit d’un moteur claquant et d’un châssis un peu daté mais à la hauteur. Sensations garanties !

Au volant

J’ai pu faire l’essai routier d’une Ralliart 2008. A bord, le tableau de bord en plastique dur n’est pas très satisfaisant, alors que le volant n’est réglable qu’en hauteur, la position de conduite n’est pas parfaite. Le levier de vitesses est également trop reculé. Il accroche au passage 1 – 2, ce qui est désagréable, mais le moteur est souple.

À la demande, il y a un temps de réponse turbo à l’ancienne, mais alors quel coup de poing! Étonnamment confortable à haut régime, ce 1,5 litre dégage des accélérations remarquables (d’autant que le 2e permet d’atteindre les 100 km/h) et une reprise impressionnante. On ne se lasse pas de l’exploiter ! C’est un peu l’inverse du bloc du VW Polo GTI 150 canaux

Le graphique Ralliart reste proche de celui du Colt CZT.  Trop uniforme, son apparence reste basique, malgré ses nouveaux cadrans bicolores.  La climatisation est régulée.
Le graphique Ralliart reste proche de celui du Colt CZT. Trop uniforme, son apparence reste basique, malgré ses nouveaux cadrans bicolores. La climatisation est régulée.

La suspension est ferme mais bien amortie, de sorte que la voiture tourne à plat sans trop trembler dans les endroits cahoteux. Dans les virages, la direction est un peu légère et l’avant manque de mordant, voire d’adhérence, mais en bousculant la Colt, on a réussi à maintenir de bonnes allures. Les freins durables absorbent les chocs et l’arrière se fixe lorsqu’il est déclenché. La Ralliart n’est pas aussi performante qu’une Twingo RS ou une Swift Sport, mais elle a un côté presque vintage qui la rend très attachante.

On aimerait que les sièges soutiennent mieux les cuisses, mais le confort est très acceptable, et la consommation moyenne tourne autour de 7,5 l/100 km. On peut donc voyager sans trop de fatigue sur cette puce boostée.

la jeunesse alternative

Mitsubishi Colt GTI Turbo (1984-1988)

Apparue en 1984, la Mitsubishi Colt GTI Turbo bénéficie d'un moteur puissant et d'un très bon châssis, mais elle s'est peu vendue en France.
Apparue en 1984, la Mitsubishi Colt GTI Turbo bénéficie d’un moteur puissant et d’un très bon châssis, mais elle s’est peu vendue en France.

En 1983, la Mitsubishi Colt, une variante d’exportation de la Mirage japonaise, entre dans sa deuxième génération. Rivale des compactes comme la Renault 11, elle se décline en GTI Turbo à partir de 1984. Sous le capot se cache un 1,6 litre turbo à suralimentation savamment dosée.

Il développe 125 ch, une cavalerie compétitive à l’époque qui ne lui permet cependant pas d’atteindre les 200 km/h. Le Cx médiocre de 0,38 est un inconvénient. En revanche, la Colt accélère plus fort qu’une VW Golf II GTI (parcourt 1000 m DA en 30 s) et profite d’un comportement routier plus incisif.

Tout cela sans nuire au confort, alors que son habitacle est également très bien présenté. Bref, une compacte sportive très homogène mais chère, et vendue à une époque où les Japonais se limitaient à 3 % du marché français. Autant dire que la Colt GTI Turbo, vendue jusqu’en 1988, est extrêmement rare ! De ce fait, la notation est difficile à établir. Si vous en trouvez une belle à 10 000 €, foncez !

On retrouve les couleurs de Ralliart, le département course de Mitsubishi, sur la calandre de la Colt turbo restylée.
On retrouve les couleurs de Ralliart, le département course de Mitsubishi, sur la calandre de la Colt turbo restylée.

Spécifications de la Mitsubishi Colt Ralliart (2009)

  • Moteur : 4 cylindres en ligne, 1468 cm3
  • Puissance : turbo, injection électronique
  • Suspension : jambes de force McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre stabilisatrice (AV); essieu de torsion, ressorts hélicoïdaux, barre stabilisatrice (arrière)
  • Transmission : manuelle à 5 rapports, traction avant
  • Puissance : 150 ch à 6 000 tr/min
  • Couple : 210 Nm à 3 500 tr/min
  • Poids : 1 060 kg
  • Vitesse maximale : 210 km/h (données constructeur)
  • 0 à 100 km/h : 7,4 s (données constructeur)

Pour trouver des annonces Mitsubishi Colt, rendez-vous sur le site de Le central.

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