17 personnes sont jugées depuis vendredi pour avoir harcelé le chanteur Eddy de Pretto sur les réseaux sociaux après une représentation à l’église Saint-Eustache.
“Eddy de Pretto a fait une mauvaise polémique dans la sphère catholique”. Thomas G., 22 ans, avoue devant le tribunal correctionnel de Paris s’être senti “encouragé” par la prestation du chanteur en juin 2021 à l’église Saint-Eustache, un concert que l’artiste avait diffusé sur les réseaux sociaux. “Avec rage”, il a envoyé un message au chanteur : “A bas la République qui nous transforme en sous-hommes de cette espèce.”
Ce message fait partie des 3 000 messages insultants et menaçants adressés à l’artiste sur les réseaux sociaux après sa prestation dans l’église parisienne. Thomas fait partie des 17 hommes jugés depuis lundi pour avoir harcelé Eddy de Pretto. “Je suis assez sensible à ce type de représentation dans les églises et lieux de culte dédiés à la religion catholique”, explique le jeune homme, dans un costume bleu marine ajusté sur les épaules. J’ai écrit cette phrase sous le coup de la colère, je voulais interpeller les gens. qui a passé
« C’était une sorte d’accroche qui m’est venue par colère, poursuit-il. Je n’ai pas l’intention de vaincre l’État français, mais plutôt ce système médiatique culturel et éducatif qui imprègne la société depuis des décennies et qui cherche à ridiculiser la religion. , qu’on le veuille ou non, l’histoire de France.
“Ça n’a pas sa place dans une église”
“Coup de colère”, “indignation”, “besoin de faire baisser la pression”. Sofian, 23 ans, s’est aussi dit interpellé par la performance d’Eddy de Pretto qui, postant la vidéo de son concert, a dit à ses abonnés sur Instagram : “si vous voulez voir ‘sodomita’ chantée dans une église, cliquez ici”. Comme d’autres, il estime que le chanteur a “blasphémé”. “Ça m’a choqué, pour moi c’est comme si j’avais insulté toute ma famille, tous mes ancêtres qui ont contribué à construire la France”, se défend le jeune homme, originaire de Dijon, blouson de cuir noir et attitude parfois désinvolte.
“Je me suis senti humilié, c’est la maison de Dieu, abonde le Parisien Jérémie, 24 ans. Le fait de parler de relations sexuelles dans une église, qu’elles soient hétérosexuelle ou homosexuelle, ça n’a pas sa place dans une église.”
Il a voulu créer “un électrochoc” avec le chanteur, “pour lui faire comprendre que ce qu’il a fait n’était pas bien”.
“Je pense que c’est déplorable”
Le 17 juin 2021, Eddy de Pretto se produit à l’église Saint-Eustache à Paris. Il interprète sa chanson “À quoi bon”, qui évoque les difficultés de concilier homosexualité et religion. “Le jour où une église m’invite, je suis ravie qu’elle puisse me recevoir, m’écouter et communiquer avec moi à ce sujet”, a déclaré le chanteur au public lundi.
Il s’est également rappelé avoir exécuté cette performance dans le cadre d’une invitation du pasteur de l’église. Ce dernier lui a également apporté son soutien après cette vague de harcèlement. “Je me fiche de cette chanson tant qu’elle est chantée ailleurs qu’à l’église”, a déclaré Eliott, 20 ans.
– “Que pensez-vous de l’invitation du curé de la paroisse Saint-Eustache ?”, demande le conseiller du tribunal.
– “Je trouve cela déplorable, surtout si l’autorité ecclésiastique a lu les paroles de la chanson”, tranche, radical, Tomás.
“Je ne cible pas les homosexuels”
Pour 6 des 17 prévenus, la circonstance aggravante que le crime a été commis en raison de l’orientation sexuelle de la victime a été maintenue. “Je ne cible pas les homosexuels, je cible les personnes qui se comportent de manière irrespectueuse dans une église”, déclare Thomas. Interrogé sur le terme “sous-homme” qu’il utilisait pour décrire Eddy de Pretto, il se défend en précisant que “le sous-homme comprend beaucoup de choses”. “Il aurait pu se vanter de sodomiser des femmes, j’aurais réagi de la même façon”, dit-il.
Jérémie a menacé le chanteur de “l’élever” lui et “son daron, le mangeur de queue”. “Une insulte comme une autre”, lance le chauffeur dans la vie. « Dans la vie d’un homme, il y a deux choses : la famille et la religion. Je pensais qu’il ne semblait pas croire en Dieu, je vais attaquer sa famille, je vais sexualiser ses parents comme il l’a fait avec l’Église. », assure le jeune homme se défendant de toute homophobie, lui qui habite le quartier du Marais à Paris « où la majorité de la population est gay ».
Thomas déplore « l’idéologie LGBTQIA+ qui a une dimension militante assez agressive, notamment à l’égard de l’Église catholique ». Eliott a fait des tests d’homophobie dans le passé “à un rythme particulièrement élevé”, note le procureur. “L’humour n’est pas à sa place”, a déclaré l’accusé. La magistrate a exprimé son « doute » quant à la défense présentée par Jérémie, qui a écarté tout caractère homophobe dans son message.
“excuses sincères”
Le procès de ces 17 prévenus révèle aussi la désinhibition des internautes sur les réseaux sociaux. Ils reconnaissent avoir écrit leur message, mais nient tout type de harcèlement. “J’ai été très surpris que M. de Pretto ait lu mon message. C’est un personnage public. Il reçoit, j’imagine, des dizaines de messages par jour”, avoue Eliott, qui avait publié comme message : “la hache pour toi”. Ce fils de militaire regrette ce poste. Sans regretter ses propos, d’autres affirment qu’il “ne voulait pas faire de mal” à Eddy de Pretto, qui avait souffert d’angoisse après cette vague de messages.
“Estoy decepcionado de que el señor de Pretto no esté presente. Me hubiera gustado disculparme con él. Espero que sus abogados le envíen mis más sinceras disculpas. Nunca me hubiera imaginado las consecuencias”, concluye Eliott, el último de los acusados a parler.
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