Le vent de nostalgie qui souffle sur TF1 balaie aussi les avancées en droit du travail

Les crédits constitués de Bob Sinclair la découverte des treize nouveaux candidats qui rejoint la nouvelle saison de académie des étoiles Samedi dernier. TF1 fait un coup gagnant avec le retour de son émission culte des années 2000 : près de 4,8 millions de téléspectateurs pour le lancement du programme et les journaux qui comptent déjà 1,65 million de téléspectateurs.

enfermé dans le château mythique de Dammarie-les-Lys, sans leur téléphone portable, les savants vedettes sont filmés par 60 caméras. Il est possible de suivre leurs discussions, activités et cours en direct sur Internet tous les jours, sauf le samedi où ils répètent sur le plateau principal et le dimanche matin où ils se reposent, de 8h à minuit. Seul contact possible avec le monde extérieur : un appel d’une minute par jour à sa famille sur l’emblématique téléphone rouge, sous l’escalier.

Nous nous délectons à nouveau des tours de pose du professeur de chant et sommes indignés par l’annonce des nominés. Mais avec ce plaisir vient votre lot de questions. Comment s’encadre ce retour aux années 2000, dans une société hyperconnectée où les règles concernant le travail des candidats à la télé-réalité ont évolué ? 20 minutes mené l’enquête.

Retour à la base

Si la réalité actuelle montre à quel point Les Marseillais, Le village des coeurs brisés Soit Objectif reste du monde sont loin des canons du genre que sont les Grenier Soit académie des étoiles, depuis l’été 2022 on assiste à un recul de la réglementation sur ces émissions. Pour assurer la diffusion la plus authentique, W9 a par exemple décidé de se retirer des candidats. de votre spectacle la cinquantaine ton portable. Idem du côté de Étoile Ac’.

“En ce moment on voit que ça marche plutôt bien en termes d’audience et c’est normal car l’émission remobilise ses codes de l’époque et toute la nostalgie qui l’entoure”, explique Constance Vilanova, journaliste indépendante qui travaille sur les questions liées à l’actualité. télé-réalité journée avec les personnes qui avaient complètement abandonné la télé-réalité depuis la fin de histoire secrète. »

Mais la curiosité attire aussi de nouveaux publics. “Certains de mes étudiants m’ont dit qu’ils étaient abonnés à mon max tf1 à suivre en direct quand ils ne sont pas nés lors de la première édition de l’émission », s’amuse Virginie Spies, sémioticienne et professeure à l’Université d’Avignon, qui décortique les médias sur TIC Tac. “La télévision a toujours changé, les genres s’adaptent, changent et évoluent, mais ici on a l’impression de revenir aux fondamentaux de la téléréalité. »

Pratiques éprouvées

Revenir à l’essentiel, c’est bien, mais les règles ont changé… Depuis un arrêt de la Cour de cassation en 2009, qui a requalifié les modalités de participation des candidats à île de la tentation, les sociétés de production des émissions de téléréalité sont contraintes de proposer un contrat de travail aux participants. Dans la foulée, TF1 a annoncé la fin de son direct de 22 heures pour la troisième saison de histoire secrète, sorti la même année. “Avec un contrat de travail, les travailleurs ont le droit au repos, 35 heures, ils ont le droit de grève…”, précisait-il en 2006 à Sortie l’avocat Jérémie Assous, qui a par la suite défendu plusieurs candidats de la première génération d’émissions.

De nos jours, les productions sont très discrètes sur ce sujet et les candidats sont généralement soumis à des clauses de confidentialité. Par conséquent, nous ne savons pas quels contrats régissent la participation des nouveaux chercheurs. ” Les Étoile Ac’ remonte à une époque où la télé-réalité est devenue plus professionnelle. C’est devenu un secteur à part entière avec ses dérives, on a vu le problème récent avec Magali Berdah. Le programme revient avec une sorte de promesse de rédemption morale », explique Maureen Lepers, chercheuse qui travaille sur les enjeux politiques et socioculturels des représentations médiatiques.

“La législation du travail avait tué la télé-réalité du confinement”, se souvient Constanza Vilanova. Bien que les participants vivent leur vie simplement sous les yeux des caméras, à chaque fois qu’ils s’allument, ils participent à la production de contenu pour la chaîne qui utilise ensuite leur image pour générer des revenus. A cette époque, plusieurs concepts reposaient sur cette promiscuité. “Ce contexte et la présence permanente des caméras rendaient souvent les candidats nerveux et favorisaient les affrontements”, précise le journaliste.

“Si à l’époque les producteurs pouvaient dire qu’ils ignoraient le cadre légal, aujourd’hui ils savent qu’ils ont une responsabilité en matière de contrats de travail, de santé des salariés et de respect du bien-être au travail”, insiste Nina Tarhouny, médecin spécialiste. du droit des risques psychosociaux au travail.

L’ambiguïté de vivre 22 heures sur 22

Cependant, TF1 propose à nouveau aux téléspectateurs de “vivre le quotidien des universitaires, du lever au coucher, à travers les moments de vie qui font le sel de ce programme”, le tout “en temps réel” sur son site internet et à travers un abonnement à 2,99 €. Contrairement à académie des étoiles des années 2000, le live est interrompu trois fois dans la journée, la production répondait à 20 minutes. Une dans la journée et deux pour garantir les pauses imposées par Arcom, le gendarme de l’Audiovisuel, aux candidats.

Mais pour Nina Tarhouny, le contexte dans lequel les candidats sont plongés ne leur permet pas de profiter du temps de pause auquel ils ont droit en tant que salariés : “Bien que les caméras soient parfois coupées, cela n’empêche pas les participants d’être potentiellement en la démarche pour échanger avec la production sur le contenu de l’émission ou répéter une de leurs performances, par exemple. »

Une vie privée mais pas de téléphone.

L’article L.1121-1 du Code du travail précise que, par conséquent, le droit à la vie privée doit être garanti au travailleur et, par extension, au candidat. Des discussions “trop ​​privées sur leur vie” entre universitaires peuvent également provoquer des coupures de son dans le flux en direct sur MyTF1 Max, précise Endemol.

Mais qu’en est-il de retirer le téléphone portable? Pour Virginie Spies, cette règle permet d’« isoler les universitaires du monde » afin qu’ils soient « concentrés sur le travail et leur développement artistique », et non sur les commentaires qu’ils peuvent recevoir en ligne.

Ce mécanisme existe depuis longtemps, par exemple dans Ko Lanta. “L’employeur pourrait éventuellement justifier cette règle par la bonne tenue du programme et par le respect des règles du concours”, estime Nina Tarhouny. Il existe de nombreuses professions où le patron demande à ses employés de ne pas utiliser le téléphone portable pendant les heures de travail. « Mais normalement, un employé a des temps de pause, des heures quotidiennes lorsqu’il n’est pas au travail, où il peut utiliser son téléphone portable sans restriction. »

Pour Sadry Porlon, “la production peut, par exemple, invoquer la notion de “relatif isolement” puisque les participants ont toujours accès au monde extérieur pendant les numéros premiers et à travers leur minute d’appel avec le téléphone rouge”. Pour lui, ce contexte permet à la production d’introduire une compensation à cette restriction. Ainsi, le programme n’envisage pas de priver ses candidats d’une liberté fondamentale. « Elle se protège dès le début en indiquant noir sur blanc dans le contrat que l’interdiction du téléphone portable est une règle importante à ses yeux et en s’assurant qu’elle soit acceptée par les candidats lors de la signature du contrat. Le candidat est libre de ne pas s’inscrire en refusant de participer à l’émission… »

règles convenues ?

Fidèle à ce type d’émission, Constance Vilanova estime que les candidats ont intérêt à respecter les règles du jeu “et à participer au storytelling qui les entoure”. La nouvelle génération d’universitaires aime l’ancien rêve de gloire et suit les traces de Jennifer, la première lauréate du programme. “Les candidats qui se rebellent sont généralement mal vus par la production et le public”, ajoute le journaliste. S’opposer à l’accord, c’est risquer de mettre en péril votre carrière potentielle dans la musique.

“Nous produisons des artistes, nous servons une cause un peu plus noble que de vendre des bandes de blanchiment des dents comme le sont devenus d’autres émissions de télé-réalité”, déclare Maureen Lepers. C’est d’ailleurs l’un des arguments cités par Rémi Faure, directeur des programmes de streaming chez TF1. Pari par pari sur les “valeurs” du télécrochet, à commencer par le “travail”, a-t-il souligné lors de la conférence de presse.

” La Étoile Ac’ a toujours répondu aux critiques de la gratuité et du sadisme en disant que cela exauce le rêve des candidats et qu’au final ils font carrière”, poursuit Maureen Lepers, qui observe que de nombreux métiers basés sur la vocation des salariés font “des sacrifices” une norme.

Le contexte mais aussi le sujet induit une relation biaisée entre le candidat, salarié, et la production, employeur, lors de la signature du contrat. « C’est ce qu’on retrouve normalement dans beaucoup d’entreprises quand on promet aux employés une évolution professionnelle pour qu’ils puissent travailler à un moment donné, déplore Nina Tarhouny. Ici on leur promet gloire, médiatisation… »

Plaisir coupable

Si la société de production marche sur des œufs avec la situation d’emploi ambiguë qu’elle impose aux universitaires, elle fait désormais un numéro d’équilibriste “entre le risque juridique et l’audience du programme, qui génère des revenus”, explique Sadry Porlón.

Nina Tarhouny, pour sa part, regrette ce retour en force d’un format qu’elle croyait enterré. « Le fait que les gens regardent ne justifie pas les conditions de travail qui sont imposées aux candidats. lorsque vous achetez chez AmazoneCela justifie-t-il les conditions de travail des salariés ? Je ne pense pas”, conclut-il.

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