Tout a commencé un matin de juillet, lorsque Régis Le Bris avait décidé de ne rien cacher. Assis à la droite de son directeur général, l’entraîneur breton, propulsé quelques jours plus tôt sur le banc de l’équipe première du FC Lorient en quête de renouveau, était alors venu présenter à quoi ressembleraient ses Merlus en polo blanc. Extrait : « Je suis arrivé au FC Lorient il y a dix ans, convaincu par Christian Gourcuff que c’était l’endroit où s’entraîner. Nous avons travaillé ensemble pendant deux ans. J’ai essayé de capitaliser sur cette identité de Lorient, tout en apportant ma sensibilité pour proposer aujourd’hui trois grandes idées. L’intensité, qui est un élément essentiel du football de haut niveau : courir beaucoup, être capable de soutenir l’effort, arriver en fin de match avec une intensité très élevée. Coopération, car je crois beaucoup au football d’équipe. Ensuite la capacité à s’adapter aux problèmes qui se posent, ce qui fait la qualité supérieure du matériel. On commencera toujours par un plan, en analysant le rival pour le battre, mais pour tout ça, la qualité des réponses se fait sur le terrain. Les équipes qui savent s’adapter aux situations sont les plus performantes. » Le même jour, Le Bris n’avait pas caché ” se sentir à l’aise ” avec risque et envie “une équipe qui rend tout le monde heureux” . La suite lui a donné raison : après huit journées de Ligue 1, sa machine orange est quatrième du championnat, mène avec la troisième attaque du pays (17 buts marqués) et surtout affiche -déjà- une identité de jeu très affirmée, que le L’entraîneur de 46 ans s’affine au quotidien avec ses joueurs. “Mon équipe est jeune, pétillante, enthousiaste et je pense que c’est le football qu’on veut produire à Lorient” , souriait au micro de Prime Video après la dernière sortie victorieuse de son armée à Auxerre (1-3), le 16 septembre, où un jeune de 22 ans accaparait une nouvelle fois un peu plus l’attention que ses amis. Cet homme, c’est bien sûr Enzo Le Féeque Le Bris, son ancien entraîneur, plaça rapidement au centre des circuits et qui, naturellement, devint le parfait symbole de sa clique.
“Enzo est un joueur assez polyvalent dans ses possibilités d’expression”
passant par leaprès le pied pendant la pause, Régis Le Bris, qui travaille depuis dix ans sur le matériel Le Fée et a tout de suite voulu épingler le chiffre 10 au cœur du jeu pour qu’il puisse “toucher beaucoup de balles” Il a expliqué la situation en ces termes : “Enzo est un joueur assez polyvalent dans ses possibilités d’expression. Je l’ai eu à l’entraînement et je pense qu’il a joué à tous les postes de milieu de terrain et d’attaque, y compris le faux 9. Il est donc le dépositaire d’une certaine culture du jeu et domine presque tous ces rôles. En Ligue 1, aujourd’hui, il a deux occasions dans notre 4-4-2. Il peut être dans les deux 6 car, malgré sa faiblesse, il a une grande qualité en défense placée, dans les duels, il court beaucoup, il a un bon sens de l’anticipation et des relations défensives. Il peut également être en appui d’un attaquant derrière les lignes de pression adverses, car il peut créer un déséquilibre. Il a mûri et sait aujourd’hui ajuster le curseur de risque, ce qui le rend efficace lorsqu’il s’agit de créer et de dégager le ballon avec un pourcentage de pertes qui s’est fortement réduit au fil du temps. » Oui, cette saison, l’international français de 22 ans, posé en porte-drapeau ou en leader selon l’adversité rencontrée, est devenu plus que jamais le mec attendu, capable de jongler entre les tâches, mais surtout d’être la clé de voûte construire et créer un déséquilibre dans le projet de jeu Hake.
Les chiffres accompagnent également les images laissées chaque week-end depuis le début de la saison. Après huit tournées, Enzo Le Fée n’est rien de moins que le troisième joueur de Ligue 1 en xA (Expected Assist, nombre de passes décisives attendues), quatrième pour les passes décisives (22) et troisième pour créer des actions avec un résultat de tir (uniquement Messi et Neymar sont en place). Il est aussi le cinquième joueur de la ligue qui tente le plus de tacles et le cinquième qui frappe le plus, mais aussi celui qui a tenté le plus de pression depuis le début de la saison (moyenne de 21,5 par match, soit un peu plus que Benjamín André ). Bref, Le Fée est partout, tout le temps, et commence même à faire quelques stats (deux buts, une passe décisive). “Avoir plus de statistiques est l’un de mes objectifsa glissé l’intéressé cet été dans Ouest de la France. Étant dans cette position, je dois le prouver, car je veux faire un grand pas. Et un bon Enzo Le Fée à ce poste peut faire beaucoup de bien au FC Lorient. » Régis Le Bris le savait et a réussi à le faire entrer dans la tête d’un joueur qui ne s’est pas caché ces dernières semaines : « Je n’ai toujours pas le sentiment d’avoir fait mon devoir ici. J’ai fait une bonne première saison en Ligue 2 et deux saisons très moyennes en Ligue 1. J’en suis conscient. Je ne veux pas sortir par la porte arrière. Je veux faire ma marque dans la FCL. »
Premier chasseur, premier créateur, premier lanceur de sorts
Ce qui nous amène à l’analyse de quelques séquences pour comprendre comment exactement Enzo Le Fée, également capable d’encaisser des claques sur coups de pied arrêtés, est entré par la grande porte dans ce nouvel exercice. Dans le 4-4-2 de Le Bris, un bloc compact, qui évolue généralement assez bas, qui appuie peu (19moi pression dans le dernier tiers du rival), bloque très bien les passes intérieures, offre une belle densité dans les centres adverses (d’ailleurs, 184 dégagements depuis le début de la saison, plus que n’importe quelle équipe) et n’hésite pas à laisser le ballon à ses victimes (Lorient n’a que la dix-huitième possession moyenne de possession en Ligue 1 – 41,4 %) pour étirer au maximum les espaces à dévorer pour son trio offensif (Ouattara, Diarra, Moffi), le Français, qui est même désormais le huitième joueur du championnat. qui pédale le plus par match (11,5 kilomètres, un peu moins son compagnon aux quinze poumons, Laurent Abergel), a principalement un rôle défensif clé. Un rôle qui varie évidemment selon son costume : lorsqu’il se positionne en soutien de Terem Moffi, El Hada est ainsi le premier chasseur lorsque l’adversaire construit, puis il devient un amorceur en défense placé pour amorcer la transition des siens ; il est plus dans l’équilibre, la compensation, la fermeture de zone ou l’anticipation lorsqu’il se positionne à côté d’Abergel.
Lors du dernier match à Auxerre, qui a monté d’un cran en fin de match après l’entrée de Bonke Innocent, on a vu le combattant Le Fée suivre une passe de Jubal à Joly…
… et ne pas abandonner l’effort pour récupérer le ballon en taclant.
Autre situation face à Lyon où, toujours placé à côté de Moffi, on verra Le Fée suivre la transition de l’OL…
… faire une belle course et intercepter une passe de Cherki.
Illustration de l’autre rôle de Le Fée dans ces séquences : lanceur de transition. La situation commence par une défense placée : on retrouve le 4-4-2, ici peu compact, et le 10 de Lorient placé à côté de Moffi dans le premier rideau de pression…
… au final, une attaque rennaise sera contrée par la défense groupée de Lorient. La Fée est déjà positionnée pour commencer la transition…
… Déjà orienté, il sera trouvé par Abergel…
…et il pourra lancer les flèches offensives : Ici Laurienté, tandis que Ouattara démarre aussi sa course en bas de l’écran.
Autre déguisement à Toulouse, où Le Fée, placé un cran en dessous d’Abergel, couvre le dos de Kalulu…
…gagner leur duel…
… se mettre en position pour servir le ballon…
… ce qu’il fera parfaitement, sur le terrain, avec Kalulu.
Intraitable sans ballon, Le Fée est évidemment attendu avant tout dans son rôle avec ballon, où son rôle dans le projet de jeu est très clair, comme il l’a expliqué à Auxerre : « Que je sois plus petit ou plus grand, je suis une personne assez libre. Je peux ramasser des balles basses, rester derrière la presse adverse… Cette saison on sait qu’on est très efficace en profondeur donc on essaie d’en profiter pour libérer de l’espace à l’intérieur. On a trois gars devant qui n’attendent pas forcément le ballon à nos pieds et au milieu il nous libère car il repousse la ligne défensive adverse. On essaie d’alterner des attaques rapides et des attaques un peu plus progressives, mais chacun sait ce qu’il a à faire, pas limité à ce qu’il a à faire. » Responsable du rythme de son équipe quel que soit son poste, le garçon du club est naturellement le joueur qui a touché le plus de ballons (un peu plus de 69 en moyenne par match depuis le début de la saison) en compagnie des deux pleins lorientais. -dos. (Kalulu et LeGoff). Alors Lorient respire depuis le début de saison : l’objectif des Collus est de trouver rapidement des relèves à l’intérieur pour déferler sur les ailes. Pour y parvenir, Le Bris s’appuie sur l’ambitieux Yvon Mvogo, qui sait aussi bien sortir avec ses défenseurs centraux ou ses latéraux qu’appuyer davantage avec Moffi (on l’a parfaitement vu sur le troisième but face à l’OL, et Mvogo est l’un d’eux). des trois gardiens de Ligue 1 qui tentent le plus de passes à plus de 35 mètres par match). Parmi les relais cités plus haut, Le Fée, qui sait aussi remonter au bord de la surface pour jouer un deuxième ballon, est évidemment celui que nous recherchons en priorité à placer face au jeu pour déséquilibrer ou lancer le TGV Ouattara . Il sait aussi, grâce à un ciblage corporel encore amélioré cette saison, remettre son orchestre dans le jeu en aspirant la pression.
C’est dans ce premier qu’on l’a vu cette saison lors de la victoire à Rennes où, touché par l’excellent Talbi, il laissera son adversaire passer derrière lui…
…et se diriger subtilement vers Kalulu.
Autre situation où, placé un cran plus bas, Le Fée est redoutable lorsqu’on lui laisse le temps de tirer son long match comme ici, contre Clermont, en direction de Ouattara.
Dans un autre rôle face à l’OL, il a aussi montré son aisance dans la densité inverse : ici, servi par Abergel, il va se retourner d’un coup…
…et lancer tranquillement Ouattara sur Gusto.
Mais Le Fée est avant tout un joueur que ses coéquipiers cherchent à positionner pour lancer la passe parfaite en attaque spatiale. Ici à Toulouse, Moffi va d’abord pousser le flanc, puis trouver Abergel tandis que Le Fée se prépare…
… placé face au jeu, vous pouvez alors vous mettre en place…
…et retrouve Ouattara dans les profondeurs.
Deux implication directes dans un but : la première, à Ajaccio, où Le Fée sera d’abord un support pour récupérer le ballon avec Laporte, Ouattara et Kalulu…
…puis un homme recherché face au jeu…
… pour relancer Ouattara en profondeur.
A Auxerre, après un long enchaînement de droite à gauche, Le Fée sera lui aussi à la pointe du jeu…
…et vous pouvez trouver Julien Ponceau dans l’espace médian.
Dans une équipe qui cherche à attaquer rapidement et en grand nombre le territoire de sa proie (Le Bris : “Nos possessions doivent être hyper incisives, blesser l’adversaire”)Enzo Le Fée est aujourd’hui une arme inestimable et rare, ne vivant que pour tirer des flèches et lancer le jeu dans un projet de jeu où l’on est encouragé à essayer le plus de choses possible. “Je l’adore. Enzo est le cœur de notre équipe. Il joue le jeu, il est en haut, en bas, au four et au moulin. Laurent Abergel a récemment enfilé Ouest de la France. La Fée répondit sérieusement : « Je voulais montrer que je peux m’imposer en tant que manager d’équipe. C’est dans mes ambitions. Je veux faire une très grosse saison. ce n’est que le 8moi la journée Vous n’êtes pas obligé d’allumer. » Il dit même à tous ceux qui veulent écouter que ce n’est que le début. Personne ne s’en plaindrait.
Par Maxime Bandit
Leave a Reply