James Webb a photographié quelque chose auquel personne ne s’attendait : notre propre solitude

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Si vous avez besoin d’une leçon d’humilité, regardez vers le ciel. L’infiniment grand nous rappelle à quel point nous sommes insignifiants à l’échelle de l’univers. Les sublimes photos prises par le dernier télescope spatial James Webb de la NASA nous montrent avant tout notre propre solitude.

L’univers, les étoiles, les planètes et la nébuleuse d’Orion

L’univers est un endroit inhospitalier où la vie est extrêmement peu susceptible de se développer. La nuit nous joue un sombre spectacle pendant lequel dansent des étoiles rares. Ce n’est que sur une toute petite fraction de ces points lumineux qu’il est concevable de voir apparaître la vie.

De la Terre, il est assez facile de voir d’énormes nuages ​​de gaz et de poussière. Ces nuages ​​ont un nom : nébuleuses. On ne peut admirer la beauté de ces géants que pour deux raisons :

  • Certaines des particules qui les composent émettent leur propre lumière.
  • D’autres particules réfléchissent la lumière des étoiles.

Prenons un exemple “proche” de nous : la nébuleuse d’Orion. Dans le ciel nocturne, juste en dessous de la ceinture d’Orion, nous pouvons jeter nos yeux mortels sur sa splendeur. La nébuleuse d’Orion est à 1300 années-lumière de la Terre. Cette minuscule tranche de l’univers s’étend sur 24 années-lumière, soit environ 140 000 milliards de kilomètres.

Disques protoplanétaires dans la nébuleuse d’Orion. NASA/ESA et L. Ricci (ESO)

James Webb a photographié quelque chose auquel personne ne s'attendait : notre propre solitude

Les nébuleuses sont fascinantes. Autour de lui, étoiles et planètes se forment et se déforment. Compactés par la gravité, les poussières et les gaz donnent naissance aux étoiles. De nouveaux points lumineux apparaissent constamment dans le ciel autour d’Orion.

Pourtant, les bulles de cette activité spatiale bouillonnante sont extrêmement éloignées à notre humble échelle. Même dans les amas d’étoiles les plus compacts, les distances sont des milliers d’unités astronomiques (une unité astronomique vaut environ 150 millions de kilomètres, c’est la distance entre la Terre et le Soleil), voire des années-lumière. Heureusement pour elles, les stars ne sont presque jamais seules.

Très souvent, plusieurs planètes orbitent autour d’une même étoile. Les astronomes ont découvert un total de 42 disques ionisés protoplanétaires (appelés proplydes) dans la nébuleuse d’Orion. Derrière ce terme barbare se cachent de nouveaux nuages ​​de poussière qui, un jour ou l’autre, finiront par se compacter pour former des planètes, des satellites naturels et des astéroïdes.

Disques protoplanétaires capturés par ALMA, VLT et le télescope Hubble.

James Webb a photographié quelque chose auquel personne ne s'attendait : notre propre solitude

Disque protoplanétaire autour de l’étoile naine PDS 70 capturé par le VLT. SON,

James Webb a photographié quelque chose auquel personne ne s'attendait : notre propre solitude

La photo de ce scientifique de la NASA qui nous montre notre propre solitude

Tous ces objets que nous connaissons mieux grâce à Hubble et la myriade d’autres télescopes spatiaux issus des différents observatoires disséminés dans le monde. C’est en multipliant les points de vue et les analyses que nous sommes arrivés à toutes ces formidables conclusions.

Avec James Webb, nous avons un nouvel outil particulièrement efficace pour s’émerveiller de l’infiniment grand.

Dans un tweet daté du 7 octobre 2022, Mark McCaughrean, scientifique à l’ESA (Nasa européenne), partage une photo de l’objet Orion 294-606 dans toute sa splendeur… et sa solitude. Orion 294-606 est un ensemble composé d’une étoile et d’un disque protoplanétaire. Dans l’image, vous pouvez voir comment le disque éclipse une partie de l’étoile, dont la lumière s’échappe au-dessus et au-dessous.

La chose la plus fascinante à propos de cette image est ce qu’elle ne montre pas. Le disque s’étend sur environ 300 unités astronomiques (soit 300 fois la distance moyenne entre la Terre et le Soleil). Autour de lui, rien. Les étoiles visibles dans les coins de l’image sont à un peu plus d’une année-lumière du disque.

Dans toute sa solitude, Orion 294-606 reste beaucoup plus proche de nombreuses étoiles qu’elle ne l’est de notre Soleil.

Même au sein de ce vaste univers, la Terre, située près de l’extrémité d’un des bras de sa galaxie, est une planète particulièrement isolée. L’étoile la plus proche de nous, Alpha du Centaure, est à 4 367 années-lumière de la Terre.

Hubble et James Webb : les télescopes spatiaux qui lèvent le voile sur l’Univers

Vous l’aurez compris, nous devons l’image partagée par Mark McCaughrean au télescope spatial le plus incroyable de notre époque : James Webb. Plus précisément, la photo est de l’instrument. Caméra NIR. Il a été capturé dans une bande infrarouge d’environ 1870 nm, assez pour révéler Flashes d’émission et d’absorption d’hydrogène.

James Webb n’est pas prêt de se reposer. Ayant photographié les objets connus les plus lointains et pris des images spectaculaires de nébuleuses, de galaxies et de planètes (même au sein de notre système solaire), le télescope spatial fait encore parler de lui.

à gauche une photo prise par Hubble, à droite la même, la version de James Webb

James Webb a photographié quelque chose auquel personne ne s'attendait : notre propre solitude

En parallèle, La NASA envisage de plus en plus la possibilité de prolonger la durée de vie de l’homologue orbital de James Webb, Hubble. Si cette expansion se matérialise, nous profiterons des instantanés et des découvertes scientifiques de ce réseau de télescopes pendant un certain temps.

De quoi s’évanouir encore plusieurs fois devant la magnificence de l’univers, et surtout le comprendre un peu mieux. Espérer que, le silence éternel de ces espaces infinis me fait peur.

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