Grève reconduite mercredi à TotalEnergies, le site Normandie Esso reste bloqué

Depuis plus d’une semaine, plusieurs raffineries sont bloquées par diverses organisations syndicales réclamant une augmentation de salaire. Confiance / stock.adobe.com

MISE À JOUR DE LA SITUATION – Prolongation de la grève, réquisition de personnel, risque de pénurie de produits alimentaires : Le Figaro fait le point sur les tensions sur l’approvisionnement en essence qui affectent le pays depuis quelques jours.

La grève menée par CGT ne faiblissez pas Alors que de plus en plus de Français font face à de longues files d’attente à l’entrée des stations-service, le gouvernement brandit la menace de réquisitions de personnel pour permettre le déblocage des raffineries touchées par les blocages. Si le premier ministre a fait une annonce en ce sens mardi au sujet d’Essola CGT, le jour même, élargit son mouvement à un nouveau site. Le Figaro fournit une mise à jour sur les dernières informations relatives aux pénuries de carburant.

La CGT prolonge la grève à la raffinerie de Donges TotalEnergies et reste mobilisée, blocus reconduit mercredi à Port-Jérôme

Tôt ce mercredi, la CGT a annoncé que la grève est reconduite dans tous les sites mobilisés dans TotalEnergies. Or, la direction avait annoncé mardi soir qu’elle inviterait les syndicats représentatifs qui “ne pas participer au mouvement de grève” dans une réunion de « consultations et échanges » Mercredi soir. “Si la CGT lève tous les blocages de sites avant demain midi, elle sera la bienvenue à cette réunion de dialogue”a déclaré le géant français de l’énergie dans un communiqué. La mobilisation syndicale s’étendra également à partir de ce mercredi à la raffinerie de Donges, près de Saint-Nazaire, en Loire-Atlantique.

De son côté, mardi, Esso s’est réjoui de la signature d’une entente avec deux organismes. Le groupe a proposé une augmentation de salaire de 6,5% et une prime de participation de 3.000 euros sans participation ni intéressement. “Deux grands syndicats, la CFE-CGC et la CFDT, sont signataires de l’accord salarial proposé par la direction“, salutation. Pourtant, tôt mercredi matin, l’AFP a noté que les grévistes avaient voté la reconduction de la grève sur le site de la raffinerie Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme-sur-Seine, entre Rouen et Le Havre.

La pénurie s’aggrave en Île-de-France, légère amélioration dans les Hauts-de-France

La pénurie de carburant s’aggrave en Île-de-France. Après une amélioration constatée lundi, le nombre de stations-service en Ile-de-France d’au moins un produit a bondi à 44% ce mardi à 18H00, selon les chiffres communiqués par le ministère de la Transition énergétique. Une progression de plus de 10 points en 24 heures. En revanche, l’amélioration se confirme dans les Hauts-de-France, où 45% des stations-service manquent d’au moins un produit à 18h00, contre 48,4% la veille. “Les efforts du Gouvernement portent leurs fruits, mais de manière déséquilibrée selon les territoires», précise-t-on au ministère de la Transition énergétique.

Au-delà de ces deux régions particulièrement touchées depuis le début des arrêts des raffineries du pays, d’autres commencent à accuser un important manque de carburant. A l’image de la région Centre-Val-de-Loire, encore peu touchée lundi et désormais à 45% des stations-service en pénurie d’au moins un produit. “On continue d’observer des phénomènes de surconsommation qui peuvent atteindre jusqu’à 50% par rapport à la normale”déplore-t-on au ministère de la Transition énergétique.

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Elisabeth Borne choisit la voie forte face à la crise du carburant

Elisabeth Borne a annoncé mardi la réquisition de personnel pour la libération des dépôts de carburant du groupe Esso-Exxonmobil, où les syndicats signataires de l’accord sont majoritaires au niveau du groupe mais pas de ses raffineries. « Le dialogue social, c’est avancer une fois qu’une majorité s’est dégagée. Ce ne sont pas des accords minimaux. Les annonces de la direction sont importantes. J’ai donc demandé aux préfets d’engager, dans les conditions prévues par la loi, la procédure de réquisition du personnel indispensable au fonctionnement des entrepôts de cette société.a déclaré le Premier ministre lors des questions au gouvernement.

Commentant la situation dans l’autre groupe pétrolier touché par des mouvements de grève, Énergies totalesle chef du gouvernement a exhorté la direction et les syndicats à engager des négociations salariales et a menacé de faire de même si ce n’était pas le cas. “débloquer la situation». « Chez Total, les syndicats réformistes ont demandé l’ouverture de négociations. La direction a répondu positivement. J’espère que les autres syndicats représentatifs profiteront de cette main tendue, car le dialogue social est toujours plus fructueux que le conflit.a déclaré le chef du gouvernement.

Risque de ruptures dans les produits alimentaires

Une association qui regroupe 120 entreprises de transport frigorifique, «chaîne d’approvisionnement du froid», a-t-il mis en garde mardi contre “Des casses de denrées alimentaires pour les Français” si les pénuries de carburant continuent en raison de grèves. “Les blocages des raffineries de pétrole en cours sur le territoire national confrontent les entreprises qui transportent des denrées périssables (…) à des difficultés croissantes”précise l’association dans un communiqué.

Selon cette association, qui entend fédérer 120 entreprises totalisant 50 000 salariés et près de 100 000 camions frigorifiques, « Dans les transporteurs qui ont des réservoirs, les réserves disponibles sont dans certains cas inférieures à une semaine.” tandis que “Les autres transporteurs dépendent du stock disponible en station-service».

Ne pouvons-nous pas aller travailler par manque de carburant ?

S’il n’y a pas de solution possible, les salariés peuvent-ils simplement rester chez eux en invoquant la force majeure ? “Même si l’essence est introuvable et que le lieu de travail n’est accessible qu’en voiture, le salarié ne peut invoquer un cas de force majeure pour éviter d’être pénalisé pour son absence” Muriel Pariente, avocate associée chez Ashurst, explique. Pour relever de la force majeure, un événement doit être extérieurement irrésistible et, surtout, imprévisible.

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