jusqu’à la fin du monde nous unit
Lorsque la pandémie de Covid 19 a frappé la population en 2020, tout le monde était paralysé, mais la vie a vite repris ses droits et chacun a pu, plus ou moins vite, avec plus ou moins de peur, retrouver les conforts, les plaisirs et les joies de son ancienne vie. station onze Cela commence de la même manière que notre pandémie, lorsqu’une grippe soudaine commence à rendre les humains malades. Sauf que son action est bien plus virulente, son incubation quasi immédiate et son taux de mortalité de 99 %.
Autant dire que si les hôpitaux sont débordés dans le premier épisode de la série HBO Max, le monde s’effondre avant que vous ne puissiez réagir. le pilote de station onze il est donc surprenant dans sa dureté quand, en quelques heures, le monde se transforme en une dimension cauchemardesque. où chaque toux devient un signal d’alarme, où chaque inconnu devient un danger potentiel et où chaque geste quotidien anodin (boire, manger, se chauffer, etc.) devient une tâche herculéenne.
De plus, si les membres d’une même famille étaient parfois séparés par des dizaines, des centaines voire des milliers de kilomètres lors de notre pandémie, ils pouvaient encore communiquer entre eux grâce à la technologie (connaissiez-vous Zoom avant Covid ?). Dans station onzetout cela est un passé lointain, et dès la fin de l’épisode initial, les humains se retrouvent isolés, confrontés à eux-mêmes ou entouré de la personne “avec qui étaient-ils à l’époque”la dernière personne rencontrée “avant-garde” le drame.
C’est notamment le cas de nos deux personnages principaux, Jeevan (himesh patel) et Kirsten (Mathilde Lawler dans la version jeune, Mackenzie Davis dans la version adulte). Leur rencontre inattendue lors d’une représentation théâtrale dramatique (la mort de leur illustre acteur principal Arthur Leander, joué par Gaël García Bernalsur scène) les liera pour toujours, quelques minutes avant que le virus ne se propage.
Ce dont le monde a besoin maintenant, c’est d’amour
Pour être clair, station onze est bien une série d’anticipation, une série post-apocalyptique en plus. Cependant, hormis lors de son pilote (où l’on assiste brièvement à un crash d’avion), la série ne cherchera jamais à être spectaculaire. Ici, d’ailleurs, il ne s’agira pas de comprendre d’où vient le virus, ni d’en trouver la cause… Au contraire, comme Restes qui n’a jamais expliqué le phénomène de disparition, station onze Je ne mentionnerai aucun indice, la série a un but complètement différent. En fait, le récit s’attachera avant tout à retracer les chemins, à renouer des liens, à comprendre les dissensions et enfin à raconter la (sur)vie d’une poignée de personnages.
Avec une structure quasi épisodique, comme c’était déjà le cas Restes, la série embrasse donc un récit ensemencé, extrêmement ambitieux. Si l’histoire commence en 2020 lorsque la pandémie détruit le monde, vous vous amusez constamment à sauter dans le temps. Mientras relata la progresión de un personaje en nuestro presente, lo eclipsará en el próximo episodio para dar un gran salto al pasado en la evolución de otro protagonista antes de dar un gran salto hacia adelante para examinar la de un tercero, luego retrocederá unos días con le premier…
« Qu’aurais-tu fait si tu l’avais su plus tôt ? J’aurais pris la décision que je voulais prendre.
Encore plus, la série chevauche même plusieurs temporalités dans un même épisode pour renforcer nos liens avec les personnages. épisode 7, Adieu ma maison endommagée, est sans doute la plus impressionnante grâce à une idée visuelle émouvante (bien que peu originale) où Kirsten adulte revisite dans une hallucination pré-mortem un événement tragique de son propre passé. Le moyen de faire le point sur ses propres souvenirs, ses éventuels regrets et surtout de faire la paix avec son moi intérieur, ou de rassurer, dans un paradoxe temporel accablant, son moi antérieur.
Une structure qui ne prend pas forcément le temps de prendre le spectateur par la main, l’obligeant à réfléchir, attendre et observer par lui-même pour mériter ou obtenir des réponses narratives. Une audace qui fera forcément perdre plus d’un spectateur, mais qui n’oubliera jamais de récompenser les plus persévérants. Car si les destinations tournent autour du même événement ou du même personnage (Magnolia lui traverse souvent l’esprit en regardant), quand ils finissent par s’entremêler complètement, les éléments exposés s’entremêlent enfin, tout prend sens et les émotions explosent.
société des poètes vivants
En seulement dix épisodes, station onze réalise ainsi l’exploit de capter intégralement une demi-douzaine de destinations. Avec son réalisme troublant, aussi cruel que tendre, désenchanté aussi enthousiaste, douloureux que rassurant, les personnages se retrouvent, s’adoptent, se perdent, se manquent, s’aiment, se détestent, se retrouvent autre. d’autres juste à temps ou injustement trop tard. La série raconte alors un grand drame humain sur l’amour, le deuil, tout en donnant un regard fascinant sur la reconstruction d’un monde détruit.
Et tout cela n’est qu’une moelle substantielle de la beauté humaniste dans les intentions de station onze, déterminée à faire de l’art une sorte de sauveur, le remède à tous nos maux, notamment à travers sa Symphonie itinérante interprétant Shakespeare pour différents villages de rescapés. Car oui, quand le monde s’effondre et retrouve un mode de vie primitif (sans technologies…), Que restera-t-il pour nous guider, nous exalter, nous consoler, sinon l’art, la culture ?
Itinérant une symphonie de joie
donc quand les tragédies individuelles se transforment en catharsis collectives grâce au pouvoir de l’artqu’il s’agisse d’une pièce de Shakespeare, d’un orchestre ou d’une bande dessinée sous-estimée (station onze Ensuite), la série nous rappelle son importance, sa beauté, sa préciosité. La manière dont la culture, particulièrement littéraire en l’occurrence, est un stimulant nécessaire à nos vies (car « il ne suffit pas de survivre »). La façon dont l’art peut être un champ de créativité sauvage et surtout être transcendé par la force de nos corps, de nos esprits et littéralement prendre vie (ici grâce au théâtre).
Et donc station onze il révèle un peu plus sa grâce, son charme, sa délicatesse et sa générosité. Après tout, à quoi bon vivre sans le plaisir de pouvoir imaginer un monde meilleur, rêver d’une réalité fantastique, partager ses divagations et faire un vecteur d’expérience collective d’émotions inspirantes pour se reconstruire ou s’élever ensemble.
Station Eleven diffuse sur Syfy en France depuis le 13 octobre 2022
Leave a Reply