Les anglicismes abondent en français, même chez nos voisins canadiens francophones. Pour les distraire, ils n’hésitent pas à inventer des mots. Anthologie.
“Shampooing”, “parking”, “football” ou encore “shopping”. Aujourd’hui, la langue française est pleine d’anglicismes. Au Québec, terre francophone qui résiste encore et toujours à l’anglais, on n’hésite pas à inventer des malles pour traduire des mots en anglais. Ainsi, au lieu de dire « courrier », préférez le terme « courrier électronique », un néologisme résultant de la fusion entre les mots « courrier » et « électronique ».
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Les Québécois raffolent des mots composés et traduisent tout en films et en séries. Si par hasard vous vous retrouvez à Montréal, et que vous voulez voir la célèbre série américaine Femmes au foyer désespéréesdemander à voir la série beautés désespérées! Anthologie de ces Québécois qu’on ferait bien d’emprunter.
• Diffuser
Ne dites pas “spoiler”, mais… “révéler” ! Ce verbe, valise venant directement du Québec, est un dérivé de divulgâcheur, terme proposé par l’Office québécois de la langue française (Oqlf) en mai 2014. Adopté par Larousse en 2019ce nouveau mot signifie “dévoiler prématurément un élément clé (d’une intrigue, d’un jeu) susceptible de gâcher une partie du plaisir”. Gardez cependant à l’esprit que le mot anglais “spoiler” n’est qu’une déformation du français “spolier” passé par l’anglais et revenant à nous.
• Achats
Si un jour tu voyages au Québec et que tu as envie d’aller achatsn’utilisez pas ce dernier mot mais dites “J’irais faire du shopping”. Selon l’Office québécois de la langue française, ce terme s’est imposé dans le pays depuis les années 1900 au sens de « shopping dans les magasins ». Ce dernier précise également que « bien que l’expression to shop soit utilisée en français européen dans ce sens, on évitera de l’utiliser au Québec pour qu’elle ne concurrence pas inutilement le verbe to shop“. C’est on ne peut plus clair ! Sinon, on peut toujours utiliser les bonnes expressions de “shopping” ou “faire des courses”.
• Week-end
« Que fais-tu le week-end ? » au lieu de « Que fais-tu ce week-end ? » Le terme est devenu populaire au Québec dans les années 1920 pour lutter contre les emprunts « de fin de semaine ». Selon l’Oqlf, il s’agit d’un « période de vacances, généralement entre le samedi et le dimanche, entre la fin d’une semaine de travail et le début d’une autre ». Si l’usage du « week-end » prévaut aujourd’hui au Québec, “Cependant, il reste souvent décrié et ne rentre pas carrément dans la norme sociolinguistique du français au Québec”.
• Masque étanche
Quoi de neuf? Une nouvelle invention dans le domaine des cosmétiques ? Non. “Se dit d’un blush pour les cils, waterproof”. En France, on a adopté sans résistance le fameux « mascara résistant à l’eau » pour qualifier ce mascara waterproof et waterproof. Les Québécois n’ont pas hésité longtemps. Ce sera “masque résistant à l’eau”, littéralement “qui retient l’eau, l’humidité”, point final. De plus, l’utilisation de ce terme ne peut qu’être notée sur les sites de magazines féminins québécois: “Les meilleurs mascaras waterproof – Testés et approuvés” Soit “Les 10 meilleurs masques étanches pour survivre à l’été”. En revanche, il n’est pas certain que vous serez compris avec ce terme la prochaine fois que vous irez chez Sephora.
• Service de livraison
Récemment, un article québécois du média canadien TVA nouvelles a dirigé cette nouvelle: “Les services de conduite bientôt interdits à Saint-Léonard”. Selon l’Oqlf, c’est un « lieu aménagé de telle sorte qu’il permette de recevoir le service sans sortir de la voiture ». Aussi appelé « service au volant ». Vous l’aurez compris, il s’agit d’un néologisme pour éviter d’utiliser les fameux « drive-in » ou « drive-through » en anglais.
• Forage
Au lieu de dire “piercing”, dites “piercing”. Se dit d’une “pratique qui consiste à percer différentes parties du corps pour y insérer un bijou ou une parure”. Le terme est adopté depuis 2017 par l’Office québécois de la langue française.
• Chewing-gum
Se dit d’un « pâte à mâcher présentée sous diverses formes, le plus souvent en dragées, boules ou tablettes, et préparée à base de latex synthétique ou naturel, auquel ont été incorporées notamment des substances édulcorantes et aromatisantes », selon Oqlf. Nos voisins belges l’appellent “quid”. Le mot remplace l’habituel « chewing-gum » courant dans notre vocabulaire, dont l’emprunt est critiqué au Québec « pour son manque d’adaptation au système français », toujours selon l’Oqlf.
• Coca light
Si vous voulez commander un Diet Coke à Macdo Québec, demandez un « Diet Coke », comme on peut le voir sur le site de la chaîne de restauration rapide (On s’adapte aussi, au lieu de dire « fast food » !). Au lieu d’utiliser le mot anglais “light”, on peut préférer “diet”, qui signifie “régime spécial”.
• Pop-corn
Les Québécois ne disent pas “popcorn” mais “popcorn”, cette gourmandise “fabriqué à partir de grains de maïs qui ont été éclatés à chaud dans un récipient hermétique”, selon Oqlf. Si le terme « pop-corn » est accepté en français au Québec, l’Office de la langue française du Québec suggère d’utiliser les termes « pop-corn » ou « pop-corn » afin de ne pas nuire « aux efforts particuliers de francisation déployés ».
• Selfies
En 2013, le mot “selfie” était proclamé mot de l’année par les dictionnaires d’Oxford. Le terme s’est répandu comme une traînée de poudre dans le monde entier, à travers les réseaux sociaux. L’usage de ce nouveau mot anglais est devenu si populaire qu’il est entré dans le dictionnaire Larousse en 2016. Mais, de leur côté, les Québécois n’ont pas dit leur dernier mot. Ainsi, en 2018, l’Office québécois de la langue française suggère l’utilisation de l’ingénieux acronyme “selfie” pour définir un “autoportrait photographique pris à bout de bras, principalement avec un smartphone, un appareil photo numérique ou une tablette, généralement dans le but d’être publié sur un réseau social”. Un mot que Larousse a accepté… en même temps que “selfie” !
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