Lancée le 12 juillet 2022 à l’aire de repos des Trémentines (A87), la borne de recharge mobile pour véhicules électriques aura attendu notre passage pour être démontée. Nous avons rencontré sur place Damien Baraton, Adjoint District Manager de Vinci Autoroutes.
Dans quelques jours
Pour de nombreux journalistes, moi y compris, il n’y a pas de frontières claires entre la vie personnelle et les occupations professionnelles, entre les vacances et le travail.
Quand Louis Du Pasquierresponsable du déploiement des stations-service pour voitures électriques chez Vinci Autoroutes, nous apprend que la station installée provisoirement pour l’été sur l’A87entre Angers et Cholet, il sera bientôt démantelé, nous avons voulu aller le découvrir sur place et obtenir un bilan de son utilisation.
Double problème : son démontage était prévu le 6 octobre et mon emploi du temps était bien rempli jusque-là. Et le lendemain correspondait au jour de mon départ à Bordeaux pour quelques rares jours de repos.
L’élargissement de l’ouverture du site n’a pas été facile pour l’entreprise. Il a cependant réussi à trouver un accord avec les parties concernées pour laisser les trois bornes actives jusqu’à 9h. De mon côté, je n’ai pas hésité à faire un détour et à consulter mon agenda du vendredi 7 octobre 2022. Ce que j’ai découvert dans le place a bien mérité cette mobilisation conjointe.
Accès parfaitement balisé
Sur les grands panneaux publicitaires annonçant les services disponibles sur l’aire de repos des Trémentines, la recharge des voitures électriques matérialisée par un panneau jaune très visible. Au sud d’Angers, au péage de Beaulieu, un panneau lumineux sur une remorque signalait déjà la présence d’une station temporaire dédiée aux véhicules électriques. Décidément, ce site est habitué à l’actualité. Il y a 10 ans, elle était la première de la région Pays de la Loire à être équipée de voies à télépéage.
Au-delà de la Vendée, je dois rencontrer Damien Baraton. Mon arrivée à l’Aire de Trémentines est prévue entre 10h00 et 10h30. Sur place, la route pour se rendre à la station transportable est parfaitement visible avec des panneaux jaunes à nouveau bien visibles. Je me gare finalement à 9h50 dans un espace réservé pour me ressourcer. Le sous-directeur départemental de Vinci Autoroutes est déjà là, très gentil.
Il a dessiné le badge Chargemap bleu. Le terminal 120 kW de Kempower accepte de dialoguer avec mon être e-soul, et la batterie commence à récupérer de l’énergie. Simple, rapide et efficace, pour 0,60 euros le kilowattheure !
6 bornes de recharge
Bien visible au bout de l’espace réservé, un totem explique : Nous expérimentons une borne de recharge électrique mobile en stockant l’électricité produite par des panneaux solaires “. J’espérais trouver un terminal, voire deux tout au plus.” Ici nous en avons 3, pour 6 points de charge temporaires : 4 en DC 120 kW pour Connecteurs CCS combinés + 2 AC 11 kW Type 2 », rectifie mon interlocuteur.
Aucune autre voiture électrique autour de nous : je profite de la puissance maximale que le véhicule permet. L’électricité provient de l’unité de stockage. Composé de batteries, sa capacité énergétique est de 330 kWh, pour une puissance de 200 kW. Derrière elle, un deuxième conteneur. Elle est plus grande, et en même temps si petite quand on sait que seule elle reçoit les 40 rangées de 5 panneaux solaires chacune.
Ce sont eux qui permettent de régénérer les packs internes de la station. Cette centrale développe une puissance maximale de 50 kW. Bien que cet ensemble soit prévu pour être autonome, il a bénéficié à Trémentines du raccordement 100 kW disponible sur site. Cette station solaire mobile créée pour faire face au rush estival a été un test grandeur nature pour Vinci Autoroutes.
Une station fixe en 2023
Une telle infrastructure temporaire permet d’attendre l’arrivée d’une prochaine station fixe. C’est également le cas dans cette aire de service où une pelle s’est occupée en notre présence de préparer le terrain pour le raccordement Enedis du futur site de TotalEnergies qui disposera de 16 bornes ultrarapides + 4 multistandards 50 kW.
« Nous avons lancé une enquête client. Les retours sont très bons, avec des utilisateurs satisfaits du service proposé. Notre approche a rassuré les électromobilistes. Certains encore plus sont venus voir à quoi ressemblait une station mobile, alors qu’en fait ils n’avaient pas besoin d’être rechargés lors de leur visite. » rapporte Damien Baraton.
« De manière générale, ceux qui ont l’habitude de recharger leur voiture électrique en déplacement n’ont rencontré aucune difficulté à faire fonctionner la borne temporaire. Au lieu de cela, c’était parfois plus compliqué pour les autres. Alors cet homme qui a dû prendre son renault zoé circulant sur l’autoroute alors que sa voiture à essence était en panne. Un simple appel à notre support 3605 débloque rapidement la plupart des situations “, il assure.
Plus de 10 000 kWh livrés
Nous avons pu relever les compteurs des deux bornes DC : 4 601 + 5 515 kWh. Soit 10 116 kWh livrés entre le 12 juillet et le 7 octobre 2022. Contacté par téléphone après notre passage sur le territoire des Trémentines, Louis Du Pasquier ajoute : « Durant cette période, 500 opérations de recharge ont été réalisées “. C’est une moyenne de 20,23 kWh par connexion.
« Le temps de charge moyen est compris entre 20 et 30 minutes. Ce qui est proche de ce que l’on voit dans les terminaux fixes », a-t-il chiffré.
Une autre gare provisoire avait été mise en service sur l’autoroute A7, entre Marseille et Lyon, dans le secteur de Saint-Rambert d’Albon-Est. Sa configuration est différente, disposant déjà d’une borne tri-standard de 50 kW au poste BP. Pour les vacances d’été, 4 bornes de 120 kW avec un seul point de recharge ont été temporairement intégrées.
109 espaces équipés de 180
Lors de notre passage entre 12h00 et 13h00 en aire Poitou-Charentes (vendredi 7 octobre 2022) sur l’A10 direction Bordeaux et en aire Vendée (vendredi 14 octobre) sur l’A83 (deux- manière), toutes les bornes ont été mobilisées à un instant donné (sauf superchargeurs tesla en Vendée) sans toutefois générer d’attente pour les autres électromobilistes.
« Depuis 2021 nous avons équipé nos aires de services de bornes rapides et ultra rapides. Notre objectif est qu’elles soient toutes équipées d’ici 2023. Actuellement, 109 de nos 180 zones proposent des bornes de recharge pour véhicules électriques. », a identifié Louis Du Pasquier.
« Chacun dispose en moyenne de 4 à 6 bornes de recharge. Cette offre sera étendue à un minimum de dix bornes de recharge dans les nouvelles zones, avec un maximum de 24 PDC. Les futures gares seront équipées d’auvents de protection et de bornes de paiement pour cartes bancaires “, révélé.
« La présence de plusieurs opérateurs permettra de diversifier l’offre. donc avec ionité, serré, J’attache, Énergies totales et Engie », énumère par exemple notre interlocuteur.
Augmentation du nombre de recharges
« Nous assistons à une véritable augmentation du nombre de recharges dans nos zones de service. Par exemple, en mai 2022, nous avons enregistré autant d’opérations qu’en juillet ou août 2021. Cette année, durant ces 2 mois d’été, la fréquentation a triplé. Soit en moyenne 5 à 6 recharges par jour et par borne », compare Louis Du Pasquier.
« Dans les zones à fort trafic, nous avons mis en place des opérations de gilets bleus pour aider à lisser le roulement dans les terminaux. Ainsi, avec des places d’attente dédiées, une incitation à ne pas dépasser 80% d’énergie dans les batteries et l’envoi d’un SMS pour indiquer que l’opération s’est terminée pendant que les utilisateurs prenaient un café. “, il explique.
« Contrairement à nos craintes, nous n’avons pas connu d’horrible saturation des gares, comme quatre voitures en attente par terminal. Cette année, les électromobilistes ont pu compter sur nos 400 bornes rapides et ultrarapides. Il y en aura plus de 1 500 l’an prochain “, nous a-t-il confié.
Et après ?
« D’ici 2023 nous ne sommes pas inquiets, car notre offre de recharge sera supérieure aux véhicules électriques qui circuleront sur nos routes. C’est alors que nous risquons d’éprouver des difficultés. Le seul domaine où les objectifs du gouvernement français sont dépassés est celui des ventes de véhicules électriques », se souvient Louis Du Pasquier.
« Nous serons peut-être débordés en 2024, probablement en 2025, mais presque certainement en 2026 et 2027. En 2035, il faudrait en moyenne 60 à 70 bornes par aire de service, et jusqu’à 150 pour la plus grande, c’est-à-dire une place de parking équipée des doigts “, s’est-il inquiété.
« C’est pourquoi nous travaillons sur les investissements à réaliser pour les 10 prochaines années. “, a-t-il conclu.
Automobile Propre et moi-même remercions chaleureusement Damien Baraton et Louis Du Pasquier pour leur accueil et leur disponibilité. Mais aussi et surtout pour reporter le démantèlement de la borne de recharge provisoire de l’aire de repos des Trémentines.
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