“J’étais bouleversé et irrité que l’équipe soit ringard, ce que je ne supporte pas. Pour un groupe qui est là où il est, c’est anormal, inacceptable. C’est mon rôle et mon devoir de président de réagir. Non, ce communiqué de presse de Salles de classe Jean Michel Elle n’est pas intervenue après la quatrième défaite consécutive de l’Olympique Lyonnais, dimanche à Lens (1-0), mais après la précédente série tout aussi noire, il y a 31 ans. À l’époque, Raimundo Domenech il était un jeune entraîneur et Bruno Genesio un milieu de terrain précieux pour cette équipe lyonnaise.
Mais si l’OL était encore loin de s’appuyer sur l’échiquier du football français, en mars 1991 son ambitieux président était bien plus exigeant qu’aujourd’hui. Avant la réception à haut risque de Toulouse ce vendredi (21h00), la JMA a passé la semaine à soutenir Peter Bosz et à exiger “la patience”, alors que son club (7e) est Il s’est noyé10 points de retard sur son rival Marseille (2e), et même 8 longueurs de retard sur Lorient (3e) en seulement 9 matches de Ligue 1.
“Les sportifs ne sont plus la priorité absolue à l’OL”
« Le président aurait dû tenir dimanche le même discours qu’en 1991, avoue Gilles Rousset, gardien de l’OL lors de cette saison 1990-1991 terminée à la 5e place, deux ans seulement après être monté dans l’élite. Il y a un gros décalage entre ses déclarations actuelles et ce qu’on peut voir sur le terrain, c’est-à-dire l’absence de jeu, de créativité et de dépassement. C’est une situation de déni : tout s’effondre mais les responsables ne le voient pas, ou ne le disent pas. Pendant 15 ans, jusqu’en 2019, Gilles Rousset a été entraîneur des gardiens de l’académie puis entraîneur adjoint de l’équipe réserve et des U19 de l’OL. Désormais, il porte un regard aussi sévère que lucide sur l’évolution du club.
En me désolidarisant émotionnellement de l’OL depuis 2019, j’ai pris conscience de la chute du club, qui a perdu son âme. Chacun tire dans son sens. Le déménagement de Gerland à Décines a été fondamental financièrement, mais ce fut un séisme d’humeur. La formation, qui se trouve à Meyzieu, est désormais isolée des professionnels. Il y a des bureaux, des commissions, des directeurs partout, et l’athlète n’est plus la priorité absolue à l’OL. En 1991, les médias n’avaient rien à faire mais l’ambition était là. C’était une phase de construction, et nous voici en pleine déconstruction. Nous traversons un déclassement. »
Toujours dans le Top 5 de 1998 à 2020
Le mot est sorti et c’est logique car Lyon a longtemps été embourbé dans la médiocrité. Depuis leur demi-finale de Ligue des champions en 2010, le deuxième meilleur budget du football français n’a terminé qu’à deux reprises à la deuxième place (2015 et 2016) en 12 saisons de Ligue 1. Les partenaires d’Anthony Lopes, qui ont réintroduit le mercredi à l’OL comme ” l’un des plus grands clubs d’Europe”, ils se lancent même vers une quatrième année consécutive sans podium, et donc sans qualification pour la Ligue des champions. Pire encore, alors que Lyon n’avait jamais quitté le Top 5 depuis 1998, ils n’ont eu qu’une 7e place en 2020 (saison stoppée par le Covid-19), une 8e place en 2022, et végètent à la 7e place. Le tout sous le regard bienveillant d’un patron avant tout (pré)occupé depuis de longues semaines par l’épineux vente du club à John Textor.
« En 2002, l’année de notre premier titre en Ligue 1, on est vite sorti des deux coupes nationales, ainsi que de la Coupe UEFA, se souvient l’ancien défenseur lyonnais Jean-Marc Chanelet. Le président était entré dans les vestiaires pour nous faire prendre conscience des conséquences d’une non-qualification pour la Ligue des champions. Puis nous avons compris notre rôle essentiel dans le maintien de l’équilibre économique du club et de tous ses salariés dans l’ombre. Il y a vingt ans, au pire il y avait une remise en cause générale après deux défaites, et non après quatre revers. »
Neuf clubs réguliers hors du PSG depuis dix ans
Et encore une fois, les supporters lyonnais espèrent voir une réaction collective digne de ce nom ce vendredi, après la rencontre des nécessiteux à Lens (1-0 sans un seul tir au but). « Avant ce match, je ne me faisais aucune illusion de toute façon, soupire RIchard, souscripteur du virage sud. Il était inévitable que nous allions être vaincus là-bas, comme partout ailleurs à l’extérieur maintenant. Notre dégradation se fait naturellement quand on voit qu’en ce début octobre, le podium ne se joue plus pour un soi-disant grand club français. »
Face à la domination hexagonale de l’ogre parisien version QSI depuis une décennie, l’argument économique continue de pointer plus fréquemment pour justifier l’interminable pénurie de titres à Lyon depuis la Coupe de France 2012. Pourtant, Montpellier, Monaco et Lille ont été proclamés champions de La France durant cette période, et l’ASSE, Bordeaux, Guingamp, Strasbourg, Rennes et Nantes remportent une coupe nationale. Autant de titres que le budget de la deuxième Ligue 1 suivait de loin.
Des joueurs “surprotégés et dégagés”
“Le pire, c’est que pourtant vous avez mis des moyens ces dernières années, avec plus de 80 millions d’euros dépensés qui ne vous ont servi à rien entre Andersen, Reine-Adélaïde, Mendes, Faivre et bien d’autres recrues harcèlent Richard. Ce supporter pointe un baromètre criard de la rétrogradation lyonnaise : « A un moment où nos joueurs ont quitté l’OL, c’était pour rejoindre de grands clubs. Aujourd’hui, les partants vont signer pour Aston Villa, Burnley ou Herta Berlin »…
Selon Richard, la fin de l’exigence remonte à l’épilogue de l’époque. Hubert Fournier, licencié en décembre 2015 après une première partie de saison catastrophique : “Pendant les trois ans et demi avec Bruno Genesio, il y avait des excuses à tout prix pour surprotéger et dégager les joueurs, de l’arbitrage aux ravitaillements posant problème en cas de fête” . à 13h00 ou 15h00 Qui aurait imaginé, au milieu des années 2000, que Jean-Michel Aulas ne se séparerait pas bientôt illicite d’un entraîneur qui a bouclé une saison complète sans qualification européenne, avant d’enchaîner quatre défaites consécutives ?
“Nous devons trouver un moyen de nous renouveler”
Selon nos informations, la direction de l’OL, représentée par le trio Aulas-Ponsot-Cheyrou, souhaitait rencontrer au printemps dernier les deux principaux groupes de supporters lyonnais, à savoir Bad Gones et Lyon 1950, pour les interroger sur leur réaction si Peter Bosz était retenu pour 2022-2023. Ils étaient donc favorables à cette option. Cela a pu consoler les dirigeants lyonnais dans leur choix surprenant, qui s’accompagne d’un encéphalogramme plat dans le jeu Même pendant la période de soudure prévue par les JMA, en vue de la construction du Parc OL, l’OL Garde de Rémi (4e, 3e et 5e de 2011 à 2014) a ravi ses partisans bien plus qu’aujourd’hui.
Les exemples de clubs en déclin progressif, après avoir été dominants, ne manquent pas en France, de l’ASSE à Bordeaux. Celui qui se rapproche le plus potentiellement de l’actualité lyonnaise est le F.C.Nantes, champion de France en 1995 et 2001, et vainqueur des éditions 1999 et 2000 de la Coupe de France, avant de tomber dans le ventre du championnat, puis en Ligue 2 à deux reprises (2007 et 2009). Avec à la clé 21 ans sans titre, jusqu’à la Coupe de France avec Antoine Kombouaré en mai dernier. Olivier Quint, qui a joué à la Beaujoire de 2001 à 2006, se souvient de cette dégradation des Canaries.
Quand tu as gagné autant de titres, tu restes un grand club. On s’est accroché à tout ce qui était fait, on s’est dit que je pouvais revenir. Mais il faut trouver un moyen de se renouveler, de se reconquérir, précisément au moment où l’OL émerge au début des années 2000. Il y a eu le départ de grandes figures comme Eric Carrière, puis Mickaël Landreau et Jérémy Toulalan, mais le grand tournant a été le limogeage. de Raynald Denoueix en décembre 2001. La nouvelle direction s’appuie de moins en moins sur le centre de formation et recrute des joueurs qui ne rentrent pas dans le projet du club. »
Le symbole de Ryan Cherky
La deuxième partie de l’explication d’Olivier Quint correspond mieux au marasme actuel de Lyon que la première, quand on voit à quel point le jeune tire Château de Lukeba et Malo Gusto (tous deux âgés de 19 ans) sont installés en première ligne, sans réelle concurrence pour leur poste. « On sent une résignation générale, un groupe un peu apathique, et non une équipe unie qui déteste la défaite, poursuit Jean-Marc Chanelet. Les joueurs sont surestimés et à l’aise en termes de salaire. Par rapport aux années 2000, l’OL paie un joueur légèrement au-dessus de son potentiel plutôt que ce qu’il a déjà montré au club avec l’équipe professionnelle. Cela n’incitera pas les joueurs à se faire du mal et à tirer dans le même sens que peut montrer une équipe comme le RC Lens. »
On peut penser notamment à la situation de ryan cherky (19 ans), qui vient d’augmenter son salaire mensuel estimé au-dessus de 200 000 euros bruts, alors qu’il n’a inscrit qu’1 but et débuté 9 en Ligue 1. Une des nombreuses raretés d’un club face à un effectif déséquilibré, qui découvre chaque année de nouveaux directs concurrents, de Rennes à Lentilleet maintenant même Lorient. Putain de dégradation sans fin.
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