Ce dimanche, c’est jour de match dans la Ville Rose. Le TFC reçoit Strasbourg à 15h00, alors que Stade toulousain accueille La Rochelle à 21h05. Comme prévu, Ernest-Wallon et ses 19 000 places resteront complets lors de l’affrontement entre les deux meilleures équipes. ton top 14. Mais les fans du Stadium ne souffriront pas, puisque plus de 20 000 spectateurs sont attendus pour un duel, bien que moins coloré, entre 10 et 17. de la ligue 1.
C’est la neuvième fois de suite, L1 et L2 comprises, que cette barre est dépassée lors d’un match des Violets. Du jamais vu pour le promu, qui affichait déjà la meilleure moyenne d’affluence la saison dernière en rez-de-chaussée (12 510 spectateurs par match).
“Compte tenu de la taille de la ville [plus d’un million d’habitants dans l’agglomération], il y a de la place pour tout le monde », raconte Didier Pitorre, 55 ans, dont 50 passés dans les tribunes du Stade. « Le Stade Toulousain pratique un sport d’initiés, le TFC un sport populaire, développe l’historien et collectionneur du “Tef'”, également adepte des Rouge et Noir, qui jouera au foot et au rugby ce dimanche. Les joueurs donnent tout, les matchs sont spectaculaires, il n’y a pas de cheats. Nous naviguons dans une dynamique qui rappelle Lens. »
chanson occitane je chante ne suscite toujours pas la même ferveur que Les colonies de Bollaert. Mais l’atmosphère de cimetière abandonné qui a baigné l’île de Ramier dans les années qui ont précédé sa relégation en 2020 a laissé place à une atmosphère carnavalesque colorée, créée par l’esthète néerlandais Branco van den Boomen et ses pairs.
Une renaissance après le plongeon dans l’indifférence
« Le Covid avait raccourci nos souffrances à 10 jours de la fin d’une saison catastrophique, rembobine Pitorre. Derrière, c’est ce changement de direction. Un vrai collectif est né et nous ne nous sommes pas éloignés de la reprise immédiate avec les barrages [échec contre Nantes en mai 2021]. Puis il s’est enchaîné. Le public a d’abord suivi par procuration une équipe récoltant les couleurs. Lorsque les restrictions sanitaires ont été levées, il a pu vraiment le découvrir. »
Marquée par l’aventure des Pitchouns del Nacional en L1 entre 2001 et 2003, deux qualifications européennes (2007 et 2009) et l’incroyable come-back signé par Pascal Dupraz (2016), l’ère Olivier Sadran s’est terminée dans l’indifférence et la résignation pour « faites place aux Américains » par RedBird. Dans les bureaux, le président Damien Comolli et le PDG Olivier Jaubert pilotent depuis l’été 2020 un navire toulousain dont l’épopée passionne de plus en plus les foules.
“Le seul club en France qui fait ça”
Il n’est pas nécessaire d’inonder les clubs de la région d’invitations pour tenter de masquer la misère, et atteindre péniblement une fréquentation moyenne de 14 232 spectateurs en 2019-2020. « Ce n’est intéressant pour personne, coupe Olivier Jaubert. Nous avons le deuxième taux d’invitation le plus bas de la L1 avec une moyenne de 5,4 %. Le spectacle est de qualité, à l’image des expériences que l’on vit au Stade. Nous pensons donc que cela vaut la peine d’acheter. »
Mais pas à n’importe quel prix : « N’importe qui peut venir. Les premiers prix pour les abonnements renouvelés sont de 7 euros par jeu. En réunion libre, les places les moins chères doivent être à 15 euros. contre le PSG [une affiche à guichets fermés avec 31.700 spectateurs], la moitié du Stade était à moins de 30 euros. Nous sommes le seul club en France à le faire. »
La TFC compte cette saison un total inédit de 13 300 abonnés et accueille un public féminisé (18% d’abonnés), rajeuni et renouvelé. “65% des personnes n’avaient jamais souscrit auparavant”, glisse Jaubert. Ce dimanche, le corner Brice-Taton, le corner des infatigables ultras des Indiens où bat le cœur des “hobby” mauves, sera, comme toujours, comble. Son vis-à-vis, la courbe Christophe-Revault sera également pleine.
Avant le match, l’esplanade sera remplie d’animations liées au football et de “food trucks” qui proposeront “des produits locaux, pas chers et de qualité”, selon Jaubert, qui dévoile le thème du jour : “la vraie saucisse toulousaine de fabrication artisanale”. “, en guise de camouflet amical à Strasbourg et sa charcuterie.
étrangers de couleur locaux
Parmi les affiches depuis cet été figure Croq’Michel, de Michel Sarran. “On fait l’avant-match au Stadium, puis on sera à Ernest-Wallon”, souligne le chef doublement étoilé. « Damien Comolli et Olivier Jaubert ont réussi à redonner une envie, une dynamique autour du TFC, poursuit l’ancien membre du jury de Top Chef. On l’a vu la saison dernière pour l’accès à la L1 et ça se confirme cette saison. Il y a une super ambiance. On sent le désir de gagner, de faire partie d’un groupe. »
En six matches à domicile, les supporters n’ont pour l’instant enregistré qu’une seule défaite (excusable face à Paris, 0-3) et inscrit 21 buts (3,5 de moyenne par match), dont 11 de leurs favoris. Si grâce à la magie des données l’effectif est très cosmopolite (huit étrangers dans l’équipe de départ dimanche dernier face à Angers, 3-2), la gringa Dejaegere belge “Bibiche” ou encore les Néerlandais van den Boomen et Spierings valent tous les passeports, aux côtés des prometteurs Français Rouault et Chaïbi.
« Si vous leur demandez, il n’y a personne qui veut vivre ailleurs, sourit Olivier Jaubert. Ils ne se considèrent pas comme des personnes inaccessibles. Presque tous les jours, nous voyons une photo d’un de nos joueurs sur Twitter, que ce soit van den Boomen, Spierings ou Nicolaisen. [défenseur central danois], avec un supporter dans la ville. Quand Mikkel Desler [piston droit danois] Il quitte le Stade, traverse l’esplanade à vélo et s’arrête pour les supporters. Ce sens du contact est leur culture et c’est la nôtre. »
“Les joueuses ont un peu l’esprit rugby”, juge Sofiane Guitoune, bien placé pour la comparer aux trois quarts du centre international du Stade Toulousain. « Ils ne jouent pas avec des armes légères, ils s’amusent. Ils sont très, très favorables. Je le suis sur les réseaux sociaux et ça me donne envie de les encourager. Guitoune et la plupart de ses coéquipiers étaient venus soutenir les Violets face au PSGà côté des Indiens, pour symboliser un accord entre les dirigeants qui n’était pas évident il y a quelques années.
“Le plus important est de voir notre ville briller”
« Les présidents des clubs y sont pour beaucoup, souligne Michel Sarran, proche du patron du stade Didier Lacroix, habitué du panier du Stadium. Ils ont réussi à créer une véritable synergie. Nous sommes fiers de voir les équipes toulousaines réussir, que ce soit en football, rugby, handball, basket féminin… Quel que soit le sport, le plus important est de voir rayonner notre ville. »
« Toulouse n’est pas une ville de rugby, c’est une ville de sport, poursuit Olivier Jaubert. L’équivalent ton vrai madrid en rugby oui, tant mieux, mais il y a au total sept clubs de premier plan dans la métropole. Nous ne sommes pas du tout en compétition. Au contraire, nous essayons de faire beaucoup de choses ensemble. Bientôt, nous annoncerons quelque chose auquel personne ne s’attend. S’appuyant sur des données nationales d’il y a quelques années, la DG révèle que “dans les villes où il y a à la fois des sports au plus haut niveau, on sait qu’entre 20 et 30% du public regardera indépendamment du rugby ou du football. »
Un objectif de 25 000 téléspectateurs en moyenne
Si avec sa Coupe de France remportée avec René Coty (1957), le TFC ne peut certes pas rivaliser au palmarès avec le cousin d’Ovalie, l’équipe la plus titrée d’Europe, il ne fait cependant pas peur à grand monde sur le terrain. de communication. Bien avant le début de l’ère RedBird, l’unité dédiée a été inégalée lorsqu’il s’agit de rebondir malicieusement sur les nouvelles. « Le but est de montrer que le TFC est un club cool, précise Jaubert. Nous devons être innovants pour répondre aux attentes du public et développer notre base de fans. »
Dans un espace régional seulement délimité par Montpellier à l’est et Bordeaux (maintenant sur L2) à l’ouest, il y a de la place pour grandir. « Cette saison on s’attendait à une moyenne de 16 000 spectateurs et il paraît qu’on va être plus, poursuit le technicien. On gagne du temps et on peut viser 25 000 personnes en 2024-2025. » Et pourquoi pas plus, si le TFC avait la bonne idée de se familiariser avec les sommets.
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