“Avant, je sentais que je risquais ma vie à chaque émission”, raconte Frédéric Lopez

Après son retrait surprise de rencontre en terre inconnue en septembre 2018, Federico Lopez revient avec un programme tout aussi inattendu dimanche sur le terrainDiffusé ce 23 octobre à 16h55 sur France 2. Le programme réunit un trio d’invités dans une maison de campagne, non loin de Paris. Le premier numéro présente le duo de rappeurs. bigflo et oliles comédiennes Charlotte de Turkheim et Barbara Schulz, évoquant leur parcours personnel et artistique sous l’œil attentif de Frédéric Lopez.

Le présentateur raconte avoir d’abord été inquiet à l’idée de revenir sur les écrans lorsque France Télévisions lui a proposé le projet. Mais sa soif de révéler des chemins inspirants l’a emporté. il dit 20 minutes sa fierté de proposer à nouveau une émission “loin du tumulte, du vacarme, dans un endroit calme, où l’on s’écoute gentiment” dans une époque “un peu taciturne” et revient sur ses quatre années loin du petit écran.

Quelle est votre humeur juste avant de retourner sur les écrans des Français et des Françaises ?

Je suis assez heureux et excité à l’idée de présenter dimanche sur le terrain. C’est un spectacle inspirant et j’ai l’impression que nous avons besoin d’inspiration en ce moment. Le spectacle présente le destin particulier de personnes issues de milieux ordinaires et qui ont réalisé leur rêve en surmontant les échecs et les obstacles…

C’est un spectacle plutôt positif, qui prend le temps de faire connaissance avec les invités. Être en charge de ce type de programmes était-il une condition de votre retour ?

Non. Il n’y avait aucune condition. Mais bien sûr, j’ai fait ça toute ma vie. rencontre en terre inconnue, est un programme qui dit : “N’ayons pas peur des autres”. Pour dimanche sur le terrainNous nous inspirons beaucoup de La parenthèse inattendue. C’est un programme qui montre en disant que dans la vie il n’y a pas de gagnants et de perdants. On vient tous du même milieu et on a tous des déconvenues, des obstacles, des échecs et c’est important de le savoir parce que c’est notre humanité commune… Sinon on aurait tendance à penser que certains n’ont que des succès, ce qui est faux.

Ne cachez pas les similitudes entre dimanche sur le terrain et La parenthèse inattendue. Pensez-vous que ce spectacle a laissé un vide lorsqu’il s’est terminé en 2014?

je ne pense pas comme çale rire). La chaîne qui a notamment été interrogée sur la boîte dimanche après-midi. Elle s’est dit qu’aller sur le terrain le dimanche après-midi avait du sens pour elle, et c’est ce qui s’est présenté à moi.

Pour ma part, j’étais vraiment hors des médias et n’avais pas l’intention de revenir. Au début j’ai eu peur, puis je me suis excité… Je suis heureux dans un moment un peu maussade de porter une émission loin du tumulte, du vacarme, dans un endroit calme, où l’on s’écoute avec bienveillance. C’est vrai, ça dénote un peu.

quand j’ai fait le spectacle parenthèse à l’époque, il espérait inspirer les gens à devenir entrepreneurs. J’ai eu beaucoup de messages de personnes me disant qu’elles avaient osé. Je cite toujours l’exemple de Christian Delachet qui a créé la communauté de soutien Wanted, qui rassemble un million de personnes en Europe. Il m’a dit qu’il avait regardé parenthèse en boucle pour vous donner du courage. C’est exactement le but de ce programme, tout comme dimanche sur le terrain.

Vous êtes également très critique vis-à-vis des chaînes d’information en continu…

Je pense qu’il existe une dépendance à l’information permanente, et elle existe partout dans le monde. Je ne suis pas fan parce que quand je regarde les infos en boucle ça me rend triste, ça ne me donne pas envie d’agir. Ça donne une image de l’humanité qui rentre dans le mur, on a l’impression que le monde n’a jamais été aussi dangereux alors que les historiens sont là pour nous rappeler que c’est tout le contraire.

Bien sûr, nous sommes confrontés à de nombreux problèmes liés à la crise, mais nous avons déjà surmonté des choses incroyables. Même notre génération a surmonté cette folle pandémie et nous en sommes sortis. Avoir une vision un peu triste du monde ne donne pas envie d’entreprendre, de s’impliquer et d’aider. C’est pourquoi je préfère me concentrer sur des destinations inspirantes.

Pour ma part, je pense plus à la lecture. Il y a un historien nommé Rutger Bregman, un historien qui a écrit le livre Humanité. une histoire optimiste. Ce titre paraît provocateur aujourd’hui mais il met les choses au clair en montrant que dans l’histoire de l’humanité, l’homme est plutôt bon et uni et chaque fois que l’humanité s’attaque à un fléau, elle le règle…

Après 15 ans de présentation rencontre en terre inconnue Vous avez surpris tout le monde en vous retirant de l’émission. Pourquoi sa décision a-t-elle autant surpris les téléspectateurs selon vous ?

Je pense que c’était surtout surprenant parce que ça n’arrive pas tous les jours. Quand on est exposé et que ça marche plus bien, on attend d’être viré, que le public se lasse. C’est rare que quelqu’un prenne la décision d’arrêter… Je pense que c’est une chance quand on peut le faire. C’est prendre un risque parce que tu cours le risque que les gens ne veuillent plus te voir si tu reviens, mais c’était nécessaire pour moi.

Depuis ce jour, avez-vous déjà regretté cette décision ?

Je pense que j’avais atteint mon apogée et je voulais vraiment arrêter de dire au revoir à tout le monde. Le fait que le spectacle continue est très émouvant pour moi. Je me souviens des premiers programmes que j’ai vus avec Raphaël de Casabianca, je pleurais tout le temps. Je ne peux pas dire qu’il me manque parce que je pense que j’ai fait ma part.

Aviez-vous déjà prévu de revenir un jour à l’écran à cette époque ?

En tout cas, on m’avait conseillé de ne pas dire qu’il s’agissait d’un au revoir mais simplement d’un pas à l’écart de la télévision. Mais je mentirais si je vous disais que je ne pense pas. Dans ma tête je me suis dit que j’étais déjà grande et que c’était mon destin, d’avoir été à l’image à un moment de ma vie.

Mais la vie a évidemment plus d’imagination que nous car je ne m’attendais pas à revenir dans ces conditions. Je ne m’attendais pas du tout à revenir…

Comment était cette fois loin du petit écran?

Je n’ai pas complètement pris ma retraite car j’ai continué à produire des émissions.

Je me suis mis en jachère, je me suis nourri, j’ai expérimenté d’autres choses… Par exemple, j’ai été diplômé en Médecine, Méditation et Neurosciences à la faculté de médecine de Strasbourg. J’ai beaucoup aimé être moins exposé, avoir moins de pression.

Comment avez-vous préparé votre grand retour à la télévision, pour vous préserver ?

Je n’ai vraiment pas eu le temps de me préparer. La chaîne m’a appelé fin juin et nous avons dû travailler tout de suite. Alors on s’est mis au travail tout de suite !

Mais maintenant j’ai 55 ans et je vais forcément faire les choses différemment qu’il y a quelques années. Je pense qu’avant je sentais que je risquais ma vie, aujourd’hui c’est une proposition que je fais aux téléspectateurs et ça me ferait super plaisir si ça les rend heureux.

Si, au contraire, ils ne le sont pas, je sais que je ne le vivrais pas comme un drame comme il y a quelques années. Je pense que c’est une question d’expérience, de recul.

Vous avez parlé à de nombreuses reprises des vertus de l’échec, et notamment de vos propres échecs qui vous ont façonné…

Oui, c’est quelque chose qui me passionne… Dans les grandes entreprises britanniques, on embauche des gens qui ont connu au moins trois échecs. Parce que finalement, comme dit Nelson Mandela c’est « ou j’y arrive ou j’apprends », il n’y a pas d’échec.

Pour ma part, j’ai déjà eu beaucoup de succès dans ma vie mais aussi beaucoup d’échecs. En fin de compte, l’important est de faire de votre mieux. Ça peut être triste pour les équipes si ça ne marche pas, mais je l’ai intégré. Faire ce métier c’est prendre des risques en permanence, c’est le public qui décide quand il arrive. Nous nous sommes donc préparés à la fois au succès et à l’échec.

Ce retour est-il pour vous le point de départ de plus de concerts ?

Un programme par semaine c’est déjà très bien (le rire). Je pense que je vais m’y tenir, j’espère. C’est un métier très rare, quand on s’expose il y a beaucoup de propositions et comme il ne faut jamais dire jamais, le test, je ne dirai jamais jamais… Mais dans ma situation actuelle, je pense être satisfait.

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